caillet,monde-en-soi2021060623, - Interview B.O : Pierre Caillet, LE MONDE EN SOI / Prix Cinezik au Festival Music & Cinéma 2021 Interview B.O : Pierre Caillet, LE MONDE EN SOI / Prix Cinezik au Festival Music & Cinéma 2021

caillet,monde-en-soi2021060623, - Interview B.O : Pierre Caillet, LE MONDE EN SOI / Prix Cinezik au Festival Music & Cinéma 2021

Propos recueillis par Benoit Basirico. - Publié le 13-06-2021




Le Festival Music & Cinéma à Aubagne 2021 a eu lieu physiquement (après une version dématérialisée en 2020), et Cinezik a pu remettre pour la 3e année consécutive un Prix pour la musique d'un court-métrage. Le compositeur Pierre Caillet a reçu le Prix Cinezik (ex-aequo) du Festival Music & Cinéma à Aubagne pour le court-métrage d'animation de Sandrine Stoïanov & Jean-Charles Finck LE MONDE EN SOI. Il nous parle de sa musique.

Pierre Caillet signe la musique du court-métrage d'animation de Sandrine Stoïanov & Jean-Charles Finck. Lauréat ex-aequo du Prix Cinezik (Festival Music & Cinéma 2021)



Cinezik : LE MONDE EN SOI est uUne partition à la fois riche et délicate, présente avec parcimonie. Généralement les films d'animation ont besoin de beaucoup de musiques, alors que là elle n'est pas présente tout le temps, il y a aussi un jeu avec le silence. Il s'agit d'une jeune peintre internée en hôpital psychiatrique, nous sommes donc aussi dans le silence de sa chambre d'hôpital...

Pierre Caillet : Effectivement, c'était tout le propos du film. Cette musique est construite en deux parties distinctes. Il y a la réalité de sa chambre d'hôpital, ainsi que les parties oniriques. L'essentiel de la musique est sur cette dernière dimension, tout en gardant une ambiance très minimaliste sur les parties d'hôpital justement.

L'animation est un support qui est souvent un cadeau pour les compositeurs, avec un processus de fabrication assez long...

P.C : Il peut en effet être long, là en l'occurrence la production s'est étalée sur huit ans ! C'est une sacrée aventure. Mais je ne suis pas arrivé au départ sur le projet. Je suis arrivé sur la fin. Mon travail a duré à peu près six mois.

Pour cette femme qui est en claustration dans sa clinique, la musique retranscrit parfois son état psychologique, sa folie...

P.C : J'ai fait en effet pas mal de recherches là-dessus avec les réalisateurs. Cela aboutit à un motif basé sur une note répétée au piano, en boucle quasiment, pour marquer l'état d'esprit de cette personne. Sur ce moment-là, ce n'est pas le genre de musique que je fais habituellement. Elle est d'ordinaire plus mélodique, moins rythmique. Là on a une instrumentation très minimale, avec le piano, un violon et un violoncelle. Ce sont les réalisateurs qui m'ont poussé à essayer des choses.

Il y a aussi une séquence d'écureuil dans le film. Est-ce que vous avez été tenté par le Mickey Mousing, cette synchronisation aux mouvements que l'on retrouve dans les cartoons ?

P.C : En règle générale j'évite de le faire. Et ici ce n'était pas l'intention des réalisateurs. Au départ ce film avait un autre titre qui mentionnait l'écureuil, mais ils l'ont changé. C'est le déclencheur de l'état d'esprit du personnage. C'est une séquence trop importante dans le récit pour y faire du Mickey Mousing.

Pour vous, de quelle nature est la collaboration avec les réalisateurs Sandrine Stoïanov & Jean-Charles Finck, quel langage adopté ?

P.C : Les collaborations sont toutes uniques, différentes à chaque fois. Donc c'est très difficile à résumer. Là en l'occurrence j'avais deux réalisateurs qui savaient exactement ce qu'ils voulaient, et exactement ce qu'ils ne voulaient pas. J'ai eu beaucoup de chance car j'ai réussi à les comprendre, on a eu une direction commune sur la musique, ça s'est bien passé.

Avant de faire interpréter votre musique avec le piano et les cordes, est-ce que vous passez par l'étape de maquette ?

P.C : Toujours, je suis obligé, car les réalisateur sont incapables en général de lire une partition, donc la maquette leur permet de se rendre compte de la musique.

Concernant la vertu narrative de la musique, votre partition évolue dans le film avec le personnage, jusqu'à la fin où elle prend son ampleur...

P.C : Tout à fait. On part de quelque chose d'assez minimaliste avec quelques notes et cela devient plus gros avec plus instruments.

Les placements étaient-ils précis de la part des réalisateurs ?

P.C : Ils étaient précis puisque je travaille à l'image. J'avais le montage quasiment définitive très tôt avec ce qu'on appelle dans l'animation des animatiques. Dans la plupart des cas les durées des morceaux sont connues à l'avance. Cela permet un gros travail de synchronisation de la musique à l'image.

 

Propos recueillis par Benoit Basirico.

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