fried,@, - Décès de Gerald Fried, le compositeur méconnu des premiers films de Stanley Kubrick Décès de Gerald Fried, le compositeur méconnu des premiers films de Stanley Kubrick

fried,@, - Décès de Gerald Fried, le compositeur méconnu des premiers films de Stanley Kubrick

- Publié le 22-02-2023




Gerald Fried a signé la musique de 4 long métrages de Stanley Kubrick : Fear and Desire (1953), Le baiser du tueur (1955), L'ultime razzia (1956), Les sentiers de la gloire (1957). Il est mort le 17 février 2023 à l'âge de 95 ans. La réputation du cinéaste de faire appel à des musiques préexistantes dans ses films a éclipsé cette collaboration. Avec 4 films on peut véritablement parler d'un tandem (certains duos ont eu une réputation pour moins de films en commun).

Gerald Fried a été hautboïste pour le Dallas Symphony et le New York Little Orchestra entre 1948 et 1956, notamment pour Johnny Mercer. Il a commencé sa carrière dans les années 50 en travaillant comme arrangeur et compositeur pour la télévision. Il est présenté au réalisateur Stanley Kubrick par un ami commun, le réalisateur Alexander Singer. La collaboration artistique entre Gerald Fried et Stanley Kubrick repose sur les bases d'une amitié et d'un intérêt commun pour le jazz (à lire notre article détaillant cette collaboration). Fried ne s'était jamais essayé à la composition de cinéma avant leur collaboration. Son style repose sur une identité musicale forte présentée dès l'ouverture et qui est déclinée ensuite, comme un leitmotiv. Chaque personnage est associé à un thème.

Une autre tâche confiée au compositeur par Kubrick est de réorchestrer le folklore ou les hymnes patriotiques avec une portée satirique et un contrepoint grotesque, comme pour tourner en dérision les ordres de l'armée dans les "Sentiers de la gloire" (dans lequel il reprend "La Marseillaise"). Un nouveau sens est donné aux images par la musique qui contribue à elle seule au contraste du film. Wendy Carlos fera de même avec Beethoven ou Rossini dans "Orange Mécanique".

Fried a pu livrer de nombreuses autres partitions pour le cinéma entre sa rencontre avec Kubrick et 1979 (année de "The Bell Jar" de Larry Peerce), incluant "Les oiseaux le font, les abeilles aussi" ("Birds Do It, Bees Do It", de Nicolas Noxon & Irwin Rosten, 1974) qui lui a valu son unique nomination aux Oscars. Pas moins de 40 partitions pour des long-métrages en 26 ans, dans tous les genres (western, horreur, drame, aventure, comédie, policier, guerre...).

Son autre collaboration d'envergure est celle avec Robert Aldrich sur 3 films entre 1968 et 1971 ("Faut-il tuer Sister George?", "Trop tard pour les héros", "Pas d'orchidées pour miss Blandish"). Il a aussi croisé la route de Roger Corman, Jacques Tourneur, ou encore Ted Post...

Bien que dès les années 80 il se soit détourné du cinéma, il a pu concevoir des musiques pour des épisodes de la saga "Star Trek" (dont deux réalisés par George Kayaian pour le cinéma), et faire un retour en 2020 avec "Unbelievable!!!!!", comédie SF de Steven L. Fawcette non diffusé en salles. Son influence se ressent jusqu'à John Williams qui s'inspire des passages du "Baiser du tueur" dans "Indiana Jones".

 

A lire sur Cinezik : 

Nos articles sur ses 5 films avec Kubrick :

 Day Of The Fight (1951), Fear and Desire (1953), Killer’s Kiss (1955), The Killing (L'ultime razzia, 1956)

 Paths Of Glory (1957)

 


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