NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE (ou chanson) ORIGINALE :
Rebeka Warrior signe la musique du premier long métrage de Angela Ottobah, centré sur un père malade et sa fille déscolarisée, isolés dans une maison au bord d'un lac. Des sonorités électroniques lourdes instaurent progressivement une atmosphère de malaise et sèment le trouble sur leur relation initialement bienveillante. La musique représente alors les peurs de Paula et prolonge l'expressionisme plastique des images (une scène de feu, une silhouette dans la nuit, des images sous-marines), marquées par l'imaginaire des contes et évoluant vers l'horreur. La démarche rappelle celle de "Under the skin" et la musique de Mica Levi. Elle entonne par ailleurs une chanson pour le générique de fin.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Pauline Rambeau de Baralon signe la musique du premier film du réalisateur marocain Kamal Lazraq. Artiste aux multiples facettes, plus connue sous son nom de scène P.R2B, elle a déjà fait ses preuves dans l'industrie musicale avec son premier album "Rayons Gamma". Ses talents d'autrice-compositrice-interprète, conjugués à son expérience de réalisatrice acquise à la Femis, lui confèrent une sensibilité particulière pour la création de bandes originales de films. Dans ce film criminel, la musique est utilisée avec parcimonie, comme pour mieux souligner l'intensité de chaque note. La clarinette, élément central, se fait entendre comme un souffle, un murmure musical qui accompagne les déplacements nocturnes du père et de son fils dans un périple à travers les faubourgs populaires de Casablanca pour cacher un corps. Une tension est palpable comme leur lien familial sous-jacent. C'est précisément dans des moments de déplacements, lorsque les personnages sont en voiture, que la musique intervient le plus souvent, comme un contrepoint à l'action, créant une atmosphère presque irréelle qui contraste avec la brutalité de la situation. Chaque note de la clarinette semble alors porter l'angoisse et la peur de ces deux êtres confrontés à l'inacceptable.
(Au cinéma le 19-07-2023)
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La comédie de Greta Gerwig est articulée autour de chansons originales (écrites par Mark Ronson - guitariste, chanteur et disc jockey britannique, auteur de la chanson "Shallow" pour "A Star is Born" - et Andrew Wyatt - auteur-compositeur et musicien américain) dont les paroles contribuent à l'ironie qui déconstruit l'imagerie de la célèbre poupée incarnée par Margot Robbie, comme "I'm Just Ken" interprétée par Ryan Gosling. Le film se situe à mi-chemin entre les animations Pixar, pour le récit intime et existentiel d'une Barbie en dépression et le propos sociétal qui évoque le patriarcat, révélant des fissures sous le vernis d'une esthétique codifiée - ici celle des poupées Mattel - et les comédies musicales, où les chansons reflètent les pensées des personnages. Le film réussit à toucher un sentiment authentique, incarné par la chanson finale de Billie Eilish, "What Was I Made For?" ("Pourquoi ai-je été créée ? Je semblais si réelle, il s'avère que je ne le suis pas. Juste quelque chose que tu as acheté"). De plus, le film est réflexif à plusieurs niveaux, mettant en scène la marchandisation des poupées (on découvre les dirigeants de Mattel, tous des hommes, de fausses publicités, etc.), et rendant hommage au cinéma avec des citations, notamment musicales, avec Richard Strauss provenant de "2001: A Space Odyssey" pour l'apparition de Barbie, et le changement de monde. D'autres chansons conçues pour le film sont présentes, comme "Journey to the Real World" de Tame Impala pour l'arrivée dans le "vrai monde", "Pink" de la rappeuse américaine Lizzo aux paroles ironiques ("Nous aimons toutes les couleurs, mais le rose a juste l'air si bien sur nous"), "Dance the Night" de Dua Lipa pour une scène de danse ("Je continuerai à faire la fête, pas un cheveu de travers"), "Speed Drive" de Charli XCX ("Ah Barbie, tu es si belle").
(Au cinéma le 19-07-2023)
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LES AUTRES FILMS :
Ludwig Göransson retrouve Christopher Nolan après "Tenet" (2020) sur la biographie d'une figure historique, Robert Oppenheimer (Cillian Murphy), créateur de l'arme nucléaire. La musique fonctionne de la même manière que pour les autres films du réalisateur (même ceux mis en musique par Hans Zimmer, "Dunkerque" ou "Dark Knight"), soit des boucles de violons tel un tic-tac métallique, comme une horloge, alors que la course pour construire la bombe atomique démarre. Puis des notes tenues élaborent un arrière plan musical homogène, sans considérer la construction narrative, favorisant une immersion quasi hypnotique et un certain immobilisme, comme enfermés dans le cerveau névrosé de son personnage. Pourtant la musique sait parfois soustraire des éléments pour faire émerger une corde sensible (un violon soliste), voire même ménager le silence (lorsque Oppenheimer lance le fameux essai Trinity, une fois qu'il appuie sur le bouton, la musique se retire), ou au contraire évoluer vers l'épique, mais la mise en scène trop étriquée ne permet jamais à la musique de se déployer pleinement.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Sofia Hultquist (Drum & Lace) compose la bande originale du premier film d'horreur de Samuel Bodin, qui avait précédemment collaboré avec Thomas Cappeau sur la série "Marianne" (2019). Un piano doux symbolisant l'enfance est contredit par des dissonances et des grondements qui font naître une anxiété. Cela reflète l'expérience de Peter, huit ans, tourmenté par un bruit énigmatique venant du mur de sa chambre. Une voix mystérieuse de fille et des bruits clairs viennent compléter une composition qui reste fidèle au genre de l'horreur.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Le documentaire franco-canadien de Justine Harbonnier dresse le portrait d’une femme musicienne, Caiti Lord, exilée au Nouveau-Mexique, qui chante à la radio, dans des clubs. On la voit en flashback lors de récitals de danse, des pièces de théâtre de son école, ou des sketchs improvisés, que ce soit seule face à la caméra ou devant un public applaudissant. Lorsque le film revient à l'époque actuelle, ces brefs aperçus de l' enfance laissent un sentiment de nostalgie, comme le fruit d’une innocence perdue, mais une énergie perdure dans son jeu, décomplexée et charismatique.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Hong Sang-Soo signe la musique de son nouveau film après "Le Jour d'après" (2017), "La Femme qui s’est enfuie" (2020), "Introduction" (2022), "Juste sous vos yeux" (2022), "La Romancière, le film et le heureux hasard" (2023) illustrant certains intermèdes entre des scènes très dialogués par des notes de synthé assez sommaires.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Matthieu Chedid signe la musique du premier long métrage réalisé par Camille Japy en ayant improvisé des notes sur les images.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Ramin Kousha ("Leila et ses frères") signe la musique du drame franco-iranien de Mani Haghighi.
(Au cinéma le 19-07-2023)
Benjamin Sportes, membre du groupe d'électro français Sporto Kantès, signe la musique du documentaire de Marion Gervais, et succède à Michael Wookey qui avait participé au premier épisode "Anaïs s'en va-t-en guerre" (2013), avec l'agricultrice Anaïs 10 ans plus tôt.
Documentaire TV (52 min) sur France 3 (le 19-07-2023)
Nathan Matthew David signe la musique du documentaire de Peter Nicks sur l'All-Star des Golden State Warriors, Stephen Curry.
Exclusivement sur Apple TV+ (le 21-07-2023)
Pierre Charles & Desmond Murray signent la musique du thriller SF de Juel Taylor.
Exclusivement sur Netflix (le 21-07-2023)
Netflix Music (21 juillet 2023)
Photek & Danny Lux signent la musique de la série d'action de Stacy McKee.
Saison 6 sur Disney+ (le 19-07-2023)
James Jandrisch signe la musique de la série romantique de Sheryl J. Anderson.
Saison 3 sur Netflix (le 20-07-2023)
Philip J Bennett & Gary Koftinoff signent la musique de la série policière canadienne de Derek Schreyer & Ken Cuperus.
Saison 4 sur France 3 (le 23-07-2023)
Andrew Lockington signe la musique de la série d'espionnage de Taylor Sheridan qu'il retrouve après "Mayor of Kingstown" (2023).
8 épisodes sur Paramount+ (le 23-07-2023)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)