par François Faucon
- Publié le 17-02-2014Souvent absent du tournage, Peter Sellers ne finit pas le film et disparaît donc de l'intrigue moyennant d'incompréhensibles ellipses ! Quant à David Niven, vrai James Bond dans le film, il bègue ! Ce 007 peu orthodoxe et non officiel, met en scène un anti-héros, un contre-James Bond qui hésite à se dénuder devant les femmes (en l'occurrence une mineure de 17 ans !) ; remporte ses combats grâce à la maladresse des autres ; se fait appeler " Mon Jojo"... Nous sommes longtemps avant la gravité du Casino Royale de 2006. Le ton du film est donné : celui de la farce à prendre au second degré (voire au troisième ou quatrième...). La musique de Burt Bacharach a certes mal vieillie mais se fixe comme objectif d'unir des éléments filmiques pour le moins disparates et burlesques. Elle agit en conséquence dès le générique : "Casino Royale Main Title", interprété par Herb Alpert and The Tijuana Brass. Cet ensemble est célèbre depuis 1962, pour "The Lonely Bull" et "A Taste of Honey". Au risque de déplaire, cela rappelle un peu ce que l'on peut entendre dans les fanfares jouant le dimanche sous les kiosques des grands jardins urbains ou dans les arènes pour les joutes tauromachiques (peut-être pour railler le côté "macho" de 007)... Le tout mâtiné d'une touche jazzy : "Money Penny Goes for Broke". Quant à l'intrigue, elle reste un mystère !
Burt Bacharach est recruté suite à son succès dans la comédie What's New Pussycat ?, dont la chanson éponyme, interprétée par Tom Jones, sera nommé aux oscars en 1965 pour la meilleure chanson originale. "Look of Love" composée sur des paroles de Hal David et interprétée par Dusty Springfield (Mireille Mathieu dans la version française "Les yeux d'amour") est un succès considérable : nomination pour le Grammy Award de la meilleure chanson écrite ; nomination pour l'Oscar de la meilleure chanson originale ; meilleure chanson aux Academy Awards en 1968. Par ailleurs, le public déclarera Dusty Springfield meilleure chanteuse britannique en 1968. A noter que "Look of Love" rappelle possède des échos (dans un style jazz lounge qui en aurait modifié la métrique) de "From Russia With Love".
Une deuxième chanson "Have No fear, Bond is Here" fusionne avec le thème d'ouverture et sert de générique de fin. Composée par Burt Bacharach sur des paroles de Hal David et interprétée par Mike Redway, elle permet le retour de Herb Alpert and The Tijuana Brass et rappelle le côté "décalé" du film.
par François Faucon
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