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par François Faucon

- Publié le 17-02-2014




Le compositeur de jazz Marvin Hamlisch signe la BO de ce 10e épisode officiel de la saga James Bond. Cette année-là, la concurrence est rude et le principal adversaire susceptible de ranger l'espion britannique au rang des vieillards dépassés n'est autre que Star Wars et sa musique désormais entrée dans la légende. Les deux précédents opus ayant été des succès très relatifs, il faut tout faire pour que ce 007 soit le plus spectaculaire possible. Pari gagné (du moins au box-office).

John Barry étant retenu par des problèmes fiscaux, la production a recours aux services de Marvin Hamlisch, auréolé de gloire en 1976 avec A Chorus Line. "Nobody Does It Better", première chanson de la saga à posséder un titre différent du film, va naître. Et c'est un succès immédiat dans le monde de la pop : 2ème au Billboard ; 7ème au Royaume-Uni ; nominé pour l'oscar de la meilleure chanson ; classée 67ème meilleure chanson de tous les temps par l'American Film Institute en 2004. John Barry avait déjà obtenu des récompenses (notamment pour Born Free en 1966 et The Lion In Winter en 1968) mais n'avait jamais été nominé pour un James Bond ! Malheureusement pour Marvin Hamlisch, l'oscar 1977 de la meilleure musique de film sera, sans surprise, attribué à Star Wars.

Même le "James Bond theme" est revu à la sauce disco ("Bond 77")... Mais le reste de la bande son est de moindre intérêt voire daté. On retrouve une utilisation massive du synthétiseur et de la musique électronique ainsi qu'une très forte influence des Bee Gees, influence reconnue par le compositeur (notamment pour "Bond 77" qui reprend "You should be dancing"). On notera au passage quelques emprunts : l'introduction de certaines plages de musique classique (notamment le Concerto pour piano n°21 de Mozart lorsque l'Atlantis de Stromberg émerge de l'eau) ainsi qu'un extrait de Lawrence d'Arabie lorsque Bond et Amasova évoluent en plein désert égyptien. Cela permet de mettre en exergue la hargne voire le sadisme du "méchant" par effet de contraste et de rendre hommage au maître Maurice Jarre. Une "curiosité ancrée" dans une époque et loin de l'intemporalité propre aux partitions de John Barry.

A parler de curiosité, notons au passage, un épisode de Duck Dodgers (saison 1, épisode 3) intitulé "The Spy Who Didn't Love Me"/"L'Espion Qui Ne M'aimait Pas")... A 13'26, on entend quelques fugaces échos de 007 (peut-être une variation sur Goldfinger).

par François Faucon


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