,@,licence-to-kill,kamen, - Permis de tuer (Michael Kamen), un James Bond en quête d'Identité Musicale Permis de tuer (Michael Kamen), un James Bond en quête d'Identité Musicale

,@,licence-to-kill,kamen, - Permis de tuer (Michael Kamen), un James Bond en quête d'Identité Musicale


par François Faucon

- Publié le 17-02-2014




Michael Kamen signe la BO du 16e opus officiel de la saga James Bond après que John Barry ait signé sa dernière collaboration pour le précédent épisode. C'est peut-être parce que John Barry n'est plus là que la production aura une mainmise considérable sur la création musicale de cet opus. Il est de toute façon indisponible pour tout le monde en raison d'une opération de l'œsophage. Un an plus tard, il dédiera la musique de Dances With Wolves aux médecins qui lui ont sauvé la vie.

L'objectif est, plus que jamais, d'imposer un autre son ! Eric Clapton et Vic Flick guitariste à jouer le "James Bond theme") sont d'abord envisagés pour la chanson générique. Mais c'est finalement le choix de Gladys Knight qui l'emporte dans la mesure où elle correspond au modèle Shirley Bassey (et ce malgré le fait qu'elle ne connaisse plus le succès depuis 1977... du moins jusqu'à ce titre !). Comme "faire autrement" n'est jamais chose aisée sur un James Bond, "Licence To Kill" est une chanson fondée sur le thème de "Goldfinger" (ce qui ne permet pas pour autant d'en effacer le côté maniéré). Cet emprunt imposera de payer des droits à John Barry (toujours là, même quand il n'est plus là...). Comme bien souvent, une deuxième chanson existe : "If You Asked Me To", interprétée par Patti LaBelle et servant de musique pour le générique de fin.

Quant à Michael Kamen, c'est un compositeur déjà connu pour de considérables succès : Die Hard, Lethal Weapon (avec Eric Clapton), Crusoe (peu connu mais de grande qualité et réédité en 2013). La différence avec tous les autres opus s'entend dès le "Gunbarrel", lequel annonce la noirceur du 007 à l'écran. Une partie de l'action se déroulant aux Bahamas et en Amérique latine, on retrouve des sonorités typiques : "Wedding Party", "Pam".

La guitare (en l'occurrence celle d'Eric Clapton, non crédité au générique) est omniprésente. Pourtant, l'ensemble n'est guère convaincant. Les scènes musicalisées semblent recycler le "James Bond theme" (encore que...) sans vraiment y apporter de nouveautés, si ce n'est une ambiance beaucoup plus noire : "James And Felix On Their Way To Church", "His Funny Valentine", "Sanchez Is In The Bahama's Shark Fishing", "Ninja" (certainement la piste la plus noire), "Licence Revoked".

On peut soit estimer que Kamen fait du Kamen (cela dit sans ironie), soit que Kamen manque d'inspiration. A moins qu'il ne soit bridé par la production. Dans tous les cas, les mélodies ne restent pas ancrées dans l'oreille de l'auditeur et cet opus manque cruellement d'une forte personnalité musicale. Le thème de la chanson n'est pas repris dans le film et aucune autre mélodie ne sert de thème principal. Pourtant, la noirceur d'interprétation de Timothy Dalton aurait pû être l'occasion de proposer une musique en conséquence. Licence To Kill serait-il, musicalement parlant, un nouveau rendez-vous manqué dans le monde musical de 007 ? C'est certainement l'une des moins satisfaisantes.

par François Faucon


En savoir plus :

Vos avis