Le néo-zélandais Graeme Revell, compositeur pour "Dead Calm", "The Saint", et "The Negotiator", s'est illustré dans divers genres cinématographiques durant les années 90. Sa palette artistique oscille entre films d’action, thrillers, drames et comédies, tout en privilégiant des choix audacieux, une propension à l'expérimentation et un penchant pour la musique électronique et les musiques ethniques.
Pour "Titan A.E.", il a réussi à fusionner harmonieusement une partition orchestrale avec les nombreuses chansons rock du film. Sa marque distinctive se traduit par l'usage d'instruments traditionnels et d'essences ethniques pour évoquer ses personnages. Revell n’a pas manqué de recourir à des sonorités électroniques pour accentuer l’effet futuriste, et ses œuvres familières telles que les vocalises indiennes représentant Akima, les vocals mongols pour les Drej et divers autres instruments pour les personnages de Korso.
Revell séduit par son talent à mêler qualitativement des orchestrations colossales avec des percussions métalliques, des chants mongols, des rythmes électroniques et même des tonalités de rock, pour illustrer des scènes diverses, allant de l'affrontement avec les Drej à la réparation du vaisseau par Cale et Akima. À cela s'ajoute l'utilisation adroite d'éléments ethniques qualifiant plusieurs personnages du film. Par ailleurs, le thème du Titan, incarné par la trompette, évoque efficacement le lien entre Cale et le vaisseau de son père.
En dépit de quelques passages discutables, notamment le sound design des Drej jugé confus ou cacophonique par moment, la partition musicale de ce film d'animation se révèle riche et inspirée. "Titan A.E." s’affirme donc comme une œuvre représentative du travail de Revell, avec une belle utilisation d'instruments ethniques et des thèmes percutants. Le film est clairement avantageux pour les fans du compositeur, malgré quelques inconsistances, il reste un condensé de belles idées musicales.
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)