,@,star_wars5_empire_strikes_back,williams, - Star Wars : Episode V - L'Empire contre-attaque (John Williams), du côté obscur de la force Star Wars : Episode V - L'Empire contre-attaque (John Williams), du côté obscur de la force

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par Quentin Billard

- Publié le 01-01-2008




Beaucoup considèrent le thème de ‘Star Wars' et de Dark Vador comme deux des plus grandes mélodies de l'histoire de la musique de film. On a pourtant tendance à oublier que le thème de Dark Vador était absent du premier film, malgré la présence du personnage à l'écran. Cette marche n'apparaît qu'à partir de The Empire Strikes Back !

A l'écoute de ‘The Imperial March', difficile de ne pas avoir en tête les images du célèbre méchant caché dans sa combinaison et son célèbre masque noir. Rarement un thème aura eu un tel impact dans un film, et même au delà, puisqu'avec le thème principal de la saga, le ‘Imperial March' fait partie des musiques de films les plus jouées au monde. Parmi les nouveaux thèmes de The Empire Strikes Back, on notera aussi un très beau thème plein de sagesse et de douceur pour le vieux maître Jedi Yoda et un thème romantique ample et mémorable pour la romance entre Leia et Han Solo. Signalons pour finir un thème plus solennel et majestueux pour la citée des nuages de Bespin. Avec ses nouveaux leitmotive tous plus mémorables les uns que les autres, John Williams se montre encore plus inspiré que sur le premier opus et place la barre très haut.

L'excitation de l'ouverture initiale de la saga est de nouveau intacte avec le toujours majestueux et héroïque ‘Main Title' qui laisse place à une seconde partie nettement plus sombre et inquiétante pour la planète Hoth (‘The Ice Planet Hoth'). Dès le début, on sent clairement un changement de ton flagrant dans la musique de Williams : plus sombre, plus aboutie et plus recherchée, la musique amorce clairement la facette sombre et dramatique de cet opus central de la trilogie de George Lucas. La musique évoque dès le début une certaine tension alors que l'Empire a envoyé ses sondes sur la planète Hoth à la recherche de la base rebelle. On notera un passage particulièrement impressionnant entendu durant la séquence où Luke est kidnappé par l'affreux Wampa et emmené dans sa tanière. On retrouve ici un Williams plus moderne et dissonant avec une utilisation remarquable de sonorités et effets orchestraux particuliers, que ce soit dans l'utilisation de percussions ou de cuivres en sourdine et autres effets de cordes dissonantes.

On est très vite happé par la puissance des morceaux d'action, avec plus particulièrement deux morceaux quasi anthologiques de la partition : les fameux ‘The Asteroid Field' et ‘The Battle of Hoth', deux tours de force orchestraux indispensables de la partition de The Empire Strikes Back. ‘The Battle of Hoth' décrit toute la fureur et l'intensité de l'affrontement entre les rebelles de l'Alliance et les quadripodes impériaux sur la planète Hoth au début du film. On y retrouve ici une écriture de cuivres virtuose typique du compositeur, un travail rythmique impressionnant avec en particulier un pupitre de percussions très élargie incluant des xylophones utilisé de façon syncopée. Impossible aussi de ne pas mentionner la puissance de ‘The Asteroid Field' pour la poursuite entre le faucon Millenium et les chasseurs Tie impériaux dans le champ d'astéroïde (autre scène anthologique du film). On retrouve ici aussi une puissance orchestrale et une rythmique syncopée typique du compositeur, bien plus personnelle que certains morceaux écrits pour A New Hope, qui sentaient l'inspiration de la musique temporaire classique à plein nez. ‘The Asteroid Field' nous donne aussi l'occasion de retrouver le thème de Dark Vador joué en grande pompe par des cuivres menaçants et totalement indissociables de la grandeur maléfique du personnage. ‘The Asteroid Field' conclut la course poursuite du champ d'astéroïde avec une coda héroïque particulièrement savoureuse pour illustrer les exploits de Han Solo et de ses amis. Ajoutons à cela un très intense ‘The Clash of the Lightsabers' pour l'affrontement final entre Luke et Dark Vador, et vous comprendre ainsi mieux pourquoi The Empire Strikes Back a de quoi faire partie des grands chef-d'œuvres de la musique de film.

Les passages plus calmes méritent aussi toute notre attention, avec en particulier la partie se déroulant dans le système de Dagobah (‘Arrival On Dagobah') qui accompagne les images avec un soupçon de mystère et d'inquiétude lorsque le vaisseau de Luke s'écrase dans les marais de la planète où se cache Yoda. Ce dernier est quand à lui illustré pour la première fois dans ‘Luke's Nocturnal Visitor' où Yoda apparaît à l'écran comme un petit être espiègle au caractère puéril (illustré ici par des bois et des pizzicati sautillants). Puis, le vrai maître Jedi apparaît dans toute sa sagesse dans ‘Jedi Master Revealed/Mynock Cave' où Williams développe le thème de Yoda apportant sagesse et respect au petit personnage. Williams reprend la mélodie dans ‘Yoda's Theme', soutenu par des orchestrations et des harmonies raffinées qui rappellent là aussi l'influence du ‘Golden Age' hollywoodien dans la musique de la saga ‘Star Wars'. A noter un morceau plus particulier, ‘Yoda and the Force', l'une des premières musiques de la saga à introduire des synthétiseurs, chose peu fréquente dans la saga mais que l'on retrouvera aussi vers le début de ‘Return of the Jedi'. ‘Yoda and the Force' nous permet de retrouver le célèbre thème de la Force déjà introduit pour la première fois dans A New Hope, et qui accompagne ici la scène où Yoda forme Luke à devenir un Jedi, juste avant que ce dernier décide d'interrompre sa formation et de partir sauver ses amis prisonniers sur Bespin. La scène de l'entraînement (‘The Training Of a Jedi Knight/The Magic Tree') est accompagnée par une série de variations subtiles autour du thème de Yoda, accompagné par des pizzicati sautillants alors que Luke teste ses réflexes et ses aptitudes à la concentration intérieure. On découvre dans la deuxième partie du film le thème de la citée des nuages dans ‘Lando's Palace' avec ses cuivres solennels qui évoquent la majestuosité de la cité, un thème qui hélas s'avère être bien moins mémorable que les autres leitmotiv et qui n'aura qu'un importance relative dans cet épisode. Enfin, l'aventure touche à sa fin avec ‘The Rebel Fleet/End Title' qui reprend toutes les principales idées thématiques de la partition dans une coda comme d'habitude grandiose et mémorable, marquée par le retour de la célèbre fanfare héroïque de la saga qui conclut chaque épisode des deux trilogies de façon similaire.

Chef-d'œuvre incontestable de la musique de film, The Empire Strikes Back nous permettait de renouer en 1980 avec un style symphonique riche et flamboyant qui commençait à s'estomper quelque peu durant les premières années du ‘Silver Age' hollywoodien (les années 70). Amorcé avec Star Wars A New Hope en 1977, le style symphonique à l'ancienne de John Williams prend une allure plus riche et personnelle avec The Empire Strikes Back, où les tours de forces orchestraux se multiplient à une vitesse faramineuse, et où chaque thème apporte un poids particulier aux images du film d'Irvin Kershner. Totalement indissociable de l'univers du film, les thèmes de Dark Vador, de Yoda ou de Leia et Han Solo continuent encore aujourd'hui de toucher des milliers de fans et béophiles du monde entier, le charme opérant toujours trente ans après. Après un A New Hope flamboyant mais peu personnel et très inspiré de la musique classique, John Williams allait enfin frapper très fort avec The Empire Strikes Back, l'un de ses premiers grands succès du début des années 80 avec ses premières partitions clés pour Steven Spielberg à la fin des années 70 et son incontournable Superman (1978), sur lequel Williams a pu prouver une fois de plus toute l'étendue de son talent. On retrouve d'ailleurs par moment l'influence de Superman dans certains passages de The Empire Strikes Back, ceci expliquant certainement la plus grande maturité de style de la musique de ce second opus de la trilogie. Voilà donc en définitive l'un des grands chef-d'oeuvres de John Williams que tout bon béophile se doit de connaître absolument !

par Quentin Billard


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