Howard Shore utilise une combinaison d'instruments orchestraux et électroniques pour créer une atmosphère angoissante et dérangeante. Il a instauré une ambiance horrifique et suffocante dans "Scanners", qui évoque le malaise constant que ressent Cameron Vale lorsqu'il découvre ses pouvoirs. La musique est avant-gardiste et atonale, dans la lignée de "The Brood", mais en plus chaotique.
La musique ne se limite pas à être massive et bruyante ; elle crée une atmosphère envoûtante et dérangeante où le tourment et le chaos se mêlent à l'horreur et aux frissons. Elle va au-delà de la simple tension pour créer une ambiance presque psychologique. La partition utilise un seul thème principal, exposé dès le début par des cordes en octaves, qui fusionne l'orchestre et l'électronique. Ce thème sert de fil conducteur et évoque le côté à la fois humain et surnaturel des scanners.
Les choix d'instrumentation de Shore, notamment l'utilisation de synthétiseurs et de cordes, renforcent le malaise et la complexité des personnages. Des morceaux tels que "Vale Captured" et "The Ripe Program" illustrent parfaitement cette fusion entre l'orchestre et l'électronique, créant un effet à la fois glacial et envoûtant. La partition de "Scanners" est un exemple frappant de la manière dont la musique peut enrichir l'expérience cinématographique. Elle ne se contente pas d'être un simple accompagnement, mais devient un élément narratif à part entière. Elle est considérée comme la première œuvre majeure de Howard Shore pour le cinéma et a posé les bases de ses futures collaborations réussies avec Cronenberg.
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