La musique de John Williams est une œuvre complexe et sombre, loin des mélodies emblématiques qu'il a composées pour des films comme "Jurassic Park" ou "Star Wars". S'inspirant des grands compositeurs de films des années 40 et 50 comme Herrmann et Korngold, Williams utilise une orchestration dense et atonale pour créer une atmosphère de désespoir et de tension. Des morceaux comme "The Ferry Scene" et "The Intersection Scene" sont des chefs-d'œuvre d'écriture orchestrale, mêlant percussions lourdes et cuivres pour créer une ambiance oppressante.
La partition est également remarquable pour sa capacité à s'adapter aux différentes émotions et thèmes du film. Des moments plus lumineux et humains, comme dans "Ray and Rachel", sont rapidement suivis par des séquences d'action trépidantes, où l'orchestration dense ne laisse que peu de place à l'optimisme. Williams joue avec nos émotions, alternant entre espoir et désespoir, dans une partition qui sert parfaitement le film de Spielberg.
À plus de 73 ans, John Williams démontre une fois de plus sa maîtrise de la musique de film, en livrant une partition à la fois classique et contemporaine. C'est une œuvre qui va au-delà des clichés de la musique hollywoodienne et qui, sans aucun doute, s'inscrit comme un nouveau classique dans son répertoire.
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