par Sylvain Rivaud
- Publié le 01-01-2008Si les thèmes deviennent de plus en plus rares dans les films d'angoisse (y compris dans celui-ci), Mark Isham prend néanmoins soin des ambiances de ses compositions, et cela se remarque. On retrouve ici l'atmosphère oppressante de l'excellente musique qu'il avait composée pour "The Beast of War" (Kevin Reynolds, 1988), dont les percussions rappellent parfois John Carpenter (d'ailleurs, "The Mist" n'est pas sans évoquer "The Fog" du même Carpenter).
Contrairement à d'autres compositeurs qui utilisent des textures et des échantillons pour créer un climat sonore plutôt qu'une véritable partition musicale acoustique et/ou synthétique, Mark Isham manipule les sons avec goût. Il développe de longues séquences angoissantes aux sonorités parfois rétro mais très efficaces (comme les percussions de "Bugs"), intégrant même une voix d'enfant venue de l'au-delà. L'étrangeté et le malaise créés par l'histoire de Stephen King semblent raviver en lui l'atmosphère oppressante et presque hallucinée de "Fire in the Sky" (Robert Lieberman, 1993), qui est également l'une de ses meilleures partitions.
Il s'agit d'un score résolument radical, étrange et dérangeant, qui sera difficile à écouter pour ceux qui chercheraient à y déceler une forme de construction (l'ensemble est atmosphérique du début à la fin). Cependant, il offrira sûrement une expérience sonore impressionnante à ceux qui s'y plongeront en écoute isolée. Voilà en tout cas une partition très inspirée qui contraste avec les musiques plus tranquilles écrites par Isham (comme "Next", "Dans la vallée d'Elah", "Lions et Agneaux", etc.).
par Sylvain Rivaud
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