,goblin, - Interview B.O : Massimo Morante (les Goblin) Interview B.O : Massimo Morante (les Goblin)

,goblin, - Interview B.O : Massimo Morante (les Goblin)

Interview réalisée par Benoit Basirico / Monica Galia pour la traduction - Publié le 25-06-2009




Groupe de rock progressif italien constitué par Claudio Simonetti et Massimo Morante qui composa pour le cinéma d'horreur italien de Dario Argento (SUSPIRIA) ou Mario Bava (SHOCK).

Massimo Morante est le guitariste des Goblin sur des films tels que PROFONDO ROSSO (1975), SUSPIRIA (1977) ou encore ZOMBIE (1978). Il fait partie des fondateurs du groupe avec Fabio Pignatelli et Claudio Simonetti et fait perdurer son esprit après le départ de ce dernier.

Le 29 mai 2009, il était en concert à la Grande Halle de la Villette dans le cadre du Festival Villette Sonique. Massimo Morante était à la guitare avec Fabio Pignatelli (basse et clavier), Agostino Marangolo (batterie), Maurizio Guarini (clavier) et Aidan Zammit (keyboards et voix). C'est à cette occasion que nous lui avons posé quelques questions.

Cinezik : Comment s'est produite votre rencontre avec Dario Argento ? Et à quel degré avez-vous pour votre première collaboration sur PROFONDO ROSSO repris la musique de Giorgio Gaslini initialement pressenti sur ce film ?

Massimo Morante (Goblin) : Nous avons fait la connaissance de Dario Argento au studio d'enregistrement d'un de nos albums. Nous devions seulement être au départ un groupe de rock pour jouer les musiques de Gaslini et finalement, comme Argento n'aimait pas les thèmes de Gaslini, nous avons composé PROFONDO ROSSO (les morceaux les plus importants). L'idée du réalisateur était d'avoir une bande sonore très incisive, composée dans l'urgence face aux images que nous voyions au cours de l'enregistrement.



Quel rôle a la musique dans un film d'horreur comme SUSPIRIA ?
Quel a été le travail sur les voix ?


Le rôle de la musique sur SUSPIRIA a été très important, nous l'avons étudiée parfaitement, rien n'était laissé au hasard, chaque note correspondait à l'image. Il s'agit d'un film magique, basé sur les couleurs de la nature, nous avons donc composé une musique basée sur des sons en accord avec la nature, avec un "buzuki" grec, un celesta (clavier percussif), un Tablâ (tambour et timbale), ainsi que des soupirs humains en combinant des sons electroniques à une voix humaines.

Cela a été un travail passionnant et très difficile parce que nous avons commencé un an avant le tournage puis nous avons défini la musique et l'avons enregistré sur les images. Nous avons toujours monté les musiques et les images en même temps, avec le directeur musical et le metteur en scène.


Vous avez essentiellement composé pour des films d'horreur. Dans ce cas, comment éviter de s'enfermer musicalement ?

Nous avons composé beaucoup de chansons indépendamment de ce que nous faisons pour le cinéma, des chansons libres de toute image, et cela nous permet de respirer un peu.

Y a t-il des projets que vous avez refusé ?

Nous en avons refusé beaucoup, je ne peux pas dire de quels films il s'agit, mais aucun n'a eu de succès.

Avez-vous fait les frais d'une musique rejetée, comme cela est arrivé aux plus grands dans le domaine ?

Non jamais.



Comment cela s'est passé lorsqu'on vous a demandé de faire la version européenne de ZOMBIE de Romero ?

Nous avons fait la musique de ZOMBIE en échangeant des opinions avec Argento (alors producteur) ainsi que nous l'avons toujours fait.
Dario nous demande à chaque fois des sonorités inédites, sans références musicales précises. Nous parlons et travaillons ensemble, puis un thème naît pour les scènes.


Quelles sont vos influences musicales et en quoi cela contribue à votre style ?

Comme tous les artistes, au début de notre carrière, nous avions des inspirations musicales parmi les meilleurs artistes des années 70 comme Genesis, Yes, Led Zeppelin, King Crimson, etc... mais ce ne fut qu'une mince influence car notre style est unique. Nous avons fait notre chemin de notre côté, seuls.

Comment définiriez vous ce style unique ?
Quelle est cette organisation instrumentale qui vous est propre ?
Et comment le style "Goblin" a pu perdurer avec le départ de certain membres ?


Le style "Goblin" est celui de toujours dans un mélange des genres Pop, Rock, Funky, New Age, Electro, indépendamment des formations du groupe. Notre musique vivra ainsi pour toujours.
Nous avons été d'ailleurs les premiers à avoir réuni ces genres, personne encore ne le faisait. L'étiquette de "prog" (musique progressive) a été créée 20 ans après, alors que nous étions déjà "prog".

Quel est votre travail sur les concerts comme celui de la Villette à Paris ?

Notre musique en live est identique à celle des disques, à part quelques arrangements dont nous avons le secret. Nous avons toujours été libres de composer ce qui nous plaisait.

Quel fut le travail sur TENEBRES annoncé comme la réunification du groupe ? Qu'est ce qui a changé dans votre travail entre 1975 et aujourd'hui ?

TENEBRES a été un travail de Pignatelli, Simonetti et moi-même, non des Goblin, comme cela fut le cas sur d'autres travaux. Notre musique, même avec quelques variations, reste telle qu'elle est.

Avez-vous des projets ?

Oui, nous sommes en train de composer un nouvel album et nous faisons en même temps des concerts. Nous allons également sortir un DVD.

Interview réalisée par Benoit Basirico / Monica Galia pour la traduction

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