,groupe, - Interview B.O : Larry Groupé Interview B.O : Larry Groupé

,groupe, - Interview B.O : Larry Groupé

Interview réalisée par Xavier Ducamp et Benoit Basirico - Publié le 17-11-2011




Larry Groupé travaille pour le cinéma et la télévision mais aussi pour le concert. Il a écrit la musique de sept films avec le cinéaste Rod Lurie, dont THE CONTENDER en 2000 (nominations aux Oscars pour les acteurs) et STRAW DOGS en 2011.

Interview - A propos de CHIENS DE PAILLE
"Un score profondément gothique et inspiré du film noir"
 

Cinezik : CHIENS DE PAILLE est votre septième collaboration avec le réalisateur Rod Lurie. Comment le travail se passe entre vous ?

Larry Groupé : Je commence mes projets avec Rod en lisant tout d'abord le scénario quelques mois avant le début du tournage. De cette façon, je peux ébaucher quelques thèmes fondés sur mon ressenti concernant les personnages, les lieux et situations. Le but à ce moment du développement est de trouver le "ton" général du film. Je ne pense pas aux instruments spécifiques à ce moment-là, mais simplement à l'émotion primaire qui se dégage et qui forme la base de l'Histoire. Parfois, cela peut-être l'exploration spécifique d'un seul mot comme "Intégrité" parce que Rod va le mettre sur le devant de la scène à plusieurs occasions. Le plus dur est d'essayer de trouver la meilleure façon d'exprimer l'"Intégrité".
Au final, je dois attendre jusqu'à ce qu'il y ait une coupe dans la séquence, pour constater si les thèmes que j'ai travaillés précédemment fonctionnent. Parfois ils ont simplement besoin de petites modifications et d'autres fois je dois tous les retravailler complètement.

Quels étaient vos choix spécifiques quant à l'orchestration de ce score ?

L.G : Pour autant que je me souvienne concernant l'orchestration et le ressenti sur STRAW DOGS, je voulais écrire un score profondément gothique et inspiré du film noir. Je ne voulais pas écrire un score typique du Sud même si les lieux le suggèrent fortement. J'ai plutôt écrit un score en rapport direct avec le film, avec son histoire directe sans prendre en considération les lieux dans lesquels se situe l'action.

Quelles sont les similarités et différences par rapport au film original de Peckinpah dont celui-ci est un remake, tant au niveau du film lui-même que de la musique ?

L.G : Le film original et le notre sont très différents tant au niveau du film que de la musique. Je n'ai établi aucun lien entre les deux scores, ils sont complètement différents et suivent un but qui leur est propre.

Quelle est votre approche personnelle de l'industrie de la musique de films ? Quelle est votre vision
concernant le rôle de la musique dans les films et de son évolution future ?

L.G : Ma plus grande préoccupation concernant l'industrie de la musique de film actuelle est qu'elle devient trop restreinte. L'originalité et les nouvelles approches inhérentes aux attentes en matière de musique de film devraient être une quête continue. Trop de scores aujourd'hui peuvent être retirés d'un film pour être replacés dans un autre.

Quelles sont vos influences et inspirations ?

L.G : Mon compositeur préféré encore en vie aujourd'hui est John Williams. Même si je peux reconnaitre immédiatement l'un de ses scores, je les trouve toujours originaux et particuliers. Il suffit d'écouter "Jurassic Park", "Attrape-moi si tu peux ?" ou encore "Sleepers" pour comprendre ce que je veux dire. Mes compositeurs préférés de l'âge d'or étaient Max Steiner pour sa maîtrise absolue au-delà du simple artisanat et Bernard Herrmann pour son inlassable soutien de l'aspect psychologique dans la musique dans un film, en représentant toujours l'émotion profonde du film sans forcément montrer l'action qui s'y rattache visuellement.

Avez-vous des projets dont vous rêvez ?

L.G : J'aimerais faire un très bon film d'horreur comme "Shining". Les scores d'horreur influencent énormément le film mais le film doit rester bon, car nous savons tous qu'il y a un grand nombre de films d'horreur qui sont mauvais. Ou bien un autre "Laurence d'Arabie" !!

 

 

Interview réalisée par Xavier Ducamp et Benoit Basirico

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