« Du jazz-fusion au cinéma… »
CINEZIK : Pouvez-vous nous parler de vos précédentes expériences cinématographiques?
J'ai fait beaucoup de musique pour le cinéma, et pour la télévision également. Parfois, cela peut-être difficile car le réalisateur a une idée très précise de la musique, qui n'est que dans sa tête et qu'il/elle n'est pas capable d'expliquer verbalement. J'aime cela quand il y a un dialogue régulier, et qu'il y a de la franchise pendant tout le processus. Les derniers films que j'ai fait ont cependant été très agréables. Principalement parce que c'était ma musique que le réalisateur voulait : le dialogue était rafraichissant et créatif.
Avez-vous trouvé que la façon de travailler une musique de film différait de la méthode que vous aviez l'habitude d'utiliser lorsque vous composiez « Khmer » ?
Il y a une différence. Le film est le « soliste », mon rôle est de créer une atmosphère, d'imaginer un thème principal, de souligner certaines émotions ou de créer un contraste, etc… Je trouve cela très stimulant, et j'aime cette façon de travailler. C'est la raison pour laquelle je compose pour des films.
Lorsqu'on écoute « Edy », on pense immédiatement à la musique de Miles Davis pour le film "Ascenseur pour l'Echafaud" mais on y reconnaît également votre style inimitable. Etait-ce un choix personnel ? Stephan Guérin-Tillé était-il très directif avec vous ? Vous sentiez-vous libre de faire ce que vous vouliez ?
Stephan a beaucoup d'idées. De bonnes idées. Et j'ai essayé de l'aider en mettant en parallèle ces idées et les miennes. Il écoutait ma musique lorsqu'il écrivait le scénario : du coup les idées musicales qu'il avait était déjà mon univers musical, pour ainsi dire. Nous avons eu très peu, sinon aucun différend à propos de la musique.
Vous vivez en Norvège. Comment s'est passé votre collaboration avec Stephan Guérin-Tillé ? Vous-êtes vous déplacé en France pour travailler sur ce film ?
Je me suis rendu à Paris afin de le renconter. Nous sommes sortis dîner afin de parler du film. Je l'ai apprécié instantanément, et j'ai aimé le scénario. Pour faire court, il m'envoyait toutes les versions du scénario, me disait par écrit où il voulait de la musique, et quel type, etc… Ensuite j'ai fait la musique à Oslo. Pour la dernière séance, Stephan et Stan, le monteur, sont venus à Oslo afin que nous finissions la musique ensemble.
Votre musique est un mélance subtil entre des instruments acoustiques (trompette) et le son électronique. Comment travaillez-vous d'ordinaire votre musique ?
Je n'ai pas de recette toute faite lorsque je fais de la musique, si ce n'est que j'essaie de concilier les contrastes.
Avez-vous apprécié cette expérience avec Stephan Guérin-Tillé ? Voudriez-vous collaborer de nouveau avec lui ?
Travailler avec Stephan fut un très grand plaisir. Je l'aime vraiment beaucoup, aussi bien artistiquement qu'humainement. J'aimerais beaucoup travailler de nouveau avec lui. Et son anglais est « très bon et charmant » ( en Français dans le texte, NDLR )
Avez-vous des projets pour le futur?
Oui! A l'automne dernier, j'ai fait une longue tournée pendant 3 mois : cette année je reste à la maison. J'ai cependant reçu quelques propositions de musique de film, et il y a là deux très bons scénarios qui pourraient être intéressants. J'essaie également de distribuer ma musique aux Etats-Unis, ce qui peut être très difficile. Ensuite, nous ferons deux petites tournées principalement en Europe mais aussi aux Etats-Unis et au Canada en juin et en juillet. Pour ceux qui sont intéressés, cette information sera disponible sur le site www.nilspettermolvaer.com ou www.molvaer.de . C'est un fan-club et ils semblent en savoir bien davantage sur moi que je n'en sais moi-même !
Merci beaucoup pour votre gentillesse!
De rien, c'est un plaisir!
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