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Cannes 2024

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par Benoit Basirico

- Publié le 25-05-2024




Cette sélection des musiques entendues dans les films vus des différentes sections du festival présente quelques coups de cœur (à la fois musicaux et cinématographiques). On y entend des sonorités fragiles et cristallines pour un récit sensuel, des notes tendues pour le crescendo d'une traque, de l'électronique pour un monde virtuel romantique, ou encore une partition jovial et insouciance pour une animation japonaise.

Coups de Coeur (Films et Musiques originales)

All We Imagine as Light (Payal Kapadia ) ★★★★ - BO : Dhritiman Das (Topshe) (Compétition)

Topshe, de nom Dhritiman Das, compositeur et vidéaste indien, signe la musique du film indien de Payal Kapadia, mêlant des aspects documentaires sur la ville (Mumbai) et le récit fiévreux et sensuel d'une infirmière, Prabha, qui revoit son mari qu'elle n'a pas vu depuis des années, et sa jeune colocataire qui cherche à partager un peu d'intimité avec son fiancé. Le désir en attente d'expression de part et d'autre est illustré par une partition progressive. Débutant par des sonorités fragiles, cristallines, puis évoluant vers un piano-jouet dans le registre du jazz (rappelant Cassavetes dans sa nature spontanée et son mixage qui l'intègre au son de la ville) pour enfin s'épanouir pleinement, chargée de douceur, candeur et romantisme. La musique devient féerique, au bord du conte, lorsqu'elle est associée à un jeu sur les lumières colorées (jusqu'au plan final d'une maison enguirlandée).

The Seed of the Sacred Fig (Mohammad Rasoulof) ★★★★★ - BO : Karzan Mahmood (Compétition)

Le compositeur suédois Karzan Mahmood est l’auteur de la musique du film iranien réalisé par Mohammad Rasoulof, soutenant de manière souterraine et en crescendo, tel la montée d’une révolte, ce huis clos familial au cœur des troubles politiques à Téhéran. La disparition de l'arme du père fait naître la suspicion à l’égard de l'épouse et des deux filles, jusqu’à une traque finale captivante. La mise en scène est maîtrisée, avec une musique qui contribue à une épure. On entend "Baraye" à travers des images de réseaux sociaux, chanson de Shervin Hajipour qui est devenue un hymne contestataire dénonçant les crimes de la république islamique d'Iran et revendiquant la liberté, tandis que la jeune ado du film écoute sur son téléphone la chanson de l'américaine Sara Lov, "Rain Up".

Eat the Night (Caroline Poggi, Jonathan Vinel ) ★★★ - BO : Ssaliva (François Boulanger) (Quinzaine des Cinéastes)

Ssaliva, le projet solo électro du Liégeois François Boulanger, signe la musique du thriller de Caroline Poggi & Jonathan Vinel, mettant en scène Apolline et son frère Pablo, joueurs d'un jeu vidéo de combat. Alors que Pablo s'éloigne de sa sœur en rencontrant l'amour et des démêlés criminels, Apolline s'enferme dans le virtuel. La partition mêle celle du monde ludique à la romance en cours, il y a, tant dans le jeu vidéo que dans la musique électronique, une profonde mélancolie qui reflète le désarroi de la jeunesse et exprime la grande solitude du personnage.

Anzu, chat-fantôme (Yôko Kuno & Nobuhiro Yamashita ) ★★★ - BO : Keiichi Suzuki  (Quinzaine des Cinéastes)

Keiichi Suzuki, reconnu pour avoir composé la musique de quelques films de Kitano, tels que "Outrage" et "Zatoichi", a réalisé la musique du film d'animation japonais de Yôko Kuno et Nobuhiro Yamashita. Ce dernier raconte l'histoire de Karin, une jeune fille de 11 ans abandonnée par son père chez son grand-père, un moine résidant dans une petite ville côtière du Japon, qui confie sa protection à un chat fantôme. Les sonorités de la partition, intégrant des instruments tels que le clavier, la clarinette, le saxophone, le trombone et le piano, incarnent l'univers de l'enfance et de l'insouciance au travers d'un esprit jovial, tandis que des cordes, notamment le violon et le violoncelle, apportent une touche romanesque. Le film se conclut sur une chanson, "Matatabi", interprétée par Chiaki Satō.

Spectateurs! (Arnaud Desplechin ) ★★★★ - BO : Grégoire Hetzel (Hors compétition)

Grégoire Hetzel retrouve Arnaud Desplechin pour la 8e fois au cinéma depuis "Rois & reines" (2004) et après "Frère et soeur" (2022) avec un orchestre ample qui célèbre l'amour du cinéma et le regard du spectateur. 

Autres présences musicales

Niki (Céline Sallette ) ★★★ - BO : Jean-Baptiste de Laubier (Para One) (Un Certain Regard)

Jean-Baptiste de Laubier (Para One) signe la musique du biopic de l'actrice Céline Sallette qui signe sa première réalisation sur l'artiste Niki de Saint Phalle (Charlotte Le Bon).

L’Amour Ouf (Gilles Lellouche ) ★ - BO : Jon Brion  (Compétition)

Jon Brion retrouve Gilles Lellouche après "Le Grand Bain" (2018), pour cette chronique s'étalant sur plusieurs décennies, laquelle relate la relation toxique entre deux adolescents grandissant dans les années 80 au lycée, lui pratique la violence, elle succombe malgré elle, et se retrouvent à l'âge adulte, alors qu'elle est dans les bras d'un autre homme de pouvoir et forceur. On y entend également des chansons cultes de l'époque, allant de The Cure à Billy Idol en passant par Depeche Mode. La Horde, un collectif de danse contemporaine composé de Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, intervient dans deux scènes chorégraphiques.

Parthenope (Paolo Sorrentino ) ★ - BO : Lele Marchitelli (Compétition)

Lele Marchitelli retrouve Paolo Sorrentino après "La Grande Bellezza" (2013), "The Young Pope" (2016), "Silvio et les autres" (2018), "Loro 1 & 2" (2019), "The New Pope" (2020), "La Main de Dieu" (2021), racontant la vie de Parthénope (Celeste Dalla Porta) de sa naissance dans les années 1950 jusqu'à nos jours, dans une épopée où la beauté de cette femme est l'objet de toutes les fantasmes. La musique épouse le même parcours baroque et clinquant que l'aspect visuel.

Animale (Emma Benestan ) ★ - BO : Yan Wagner (Semaine de la Critique)

Le chanteur de pop électronique Yan Wagner signe la musique du film fantastique de Emma Benestan.

La Plus Précieuse des Marchandises (Michel Hazanavicius) ★★ - BO : Alexandre Desplat (Compétition)

Alexandre Desplat retrouve Michel Hazanavicius pour ce film d'animation après "Coupez !" (2022), avec une partition qui reflète l'aspect double de ce conte, à la fois macabre (la guerre, la misère) et féérique (un enfant, la forêt, les bûcherons), dont l'instrumentation associe l'accordéon, le cymbalum, la mandoline, la balalaïka, la guitare et les flûtes à la contrebasse rugueuse et parfois dissonante. On y entend deux chansons, "La Berceuse (Schlof Zhe, Bidele)", un chant traditionnel yiddish, et "Chiribim Chiribom", un autre air traditionnel, interprétées par The Barry Sisters.

par Benoit Basirico


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