Alien, le huitième passager (Jerry Goldsmith, 1979), antithèse de Star Wars, entre expérimentation et tradition

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- Publié le 01-01-2010




Jerry Goldsmith rencontre Ridley Scott sur ce film qui mélange science-fiction et horreur, avant de le retrouver sur "Legend" (1985). Le compositeur signe la même année la BO de "Star Trek : Le Film" (1979).

Les années 70 marquent une période clé pour le cinéma, avec l'émergence de réalisateurs tels que Steven Spielberg et George Lucas, qui popularisent le blockbuster avec des films comme "Les Dents de la mer" et "Star Wars". C'est dans ce contexte que Ridley Scott, un réalisateur britannique issu de la publicité, réalise son deuxième long-métrage, "Alien" (1979), en mêlant des genres populaires tels que le film de monstre, la science-fiction et le "space opera". Pour la musique, Scott fait appel à Jerry Goldsmith, un compositeur connu pour son approche expérimentale et hybride, qui utilise des sonorités électroniques et des instruments insolites.

Jerry Goldsmith, pianiste comme John Williams, a débuté au cinéma à la fin des années 50 et a suivi un parcours similaire tout en restant à la marge. Son style est plus hybride, avec des sonorités électroniques et des instruments insolites. Il collabore régulièrement avec Joe Dante, le pendant punk de Spielberg, et a même composé pour une version féminine de "Superman". En réponse à "Star Wars", il propose sa propre vision du symphonisme spatial avec "Star Trek" en 1979, la même année qu'"Alien", lequel semble dialoguer avec "Star Wars" pour en proposer une antithèse plus sombre. Le récit repose sur la menace d'une créature extraterrestre dans un vaisseau spatial, jouant sur la terreur primitive et la claustrophobie.

Goldsmith choisit de ne pas suivre les pistes musicales temporaires utilisées par le monteur Terry Rawlings, cependant, ce dernier et Ridley Scott modifient sa musique, remplaçant certains morceaux par des compositions antérieures de Goldsmith, comme celles de "Freud", et utilisant la Symphonie nᵒ 2 de Howard Hanson pour la fin du film. La collaboration est marquée par des tensions, Scott voulait également plonger le film dans l'horreur dès le début, contrairement à Goldsmith qui cherchait un équilibre entre merveilleux et terreur. Malgré cela, la musique finale, sombre et angoissante, est essentielle pour instaurer une atmosphère de claustrophobie et de tension, avec des motifs récurrents et des sonorités inédites créant un climat obsédant.

La musique de Goldsmith pour "Alien" est une œuvre majeure, alliant minimalisme et richesse instrumentale. Utilisant des instruments exotiques et des techniques électroniques innovantes, Goldsmith parvient à représenter la présence extraterrestre et la terreur des personnages. Sa partition, bien que remaniée, joue un rôle crucial dans le succès du film, contribuant à la création d'une atmosphère oppressante et immersive. Cette collaboration illustre la complexité de la musique de film, où le dialogue entre réalisateur et compositeur est primordial.

 


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