Prometheus (Marc Streitenfeld, 2012), alchimie entre Orchestre, Chœurs et Électronique

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- Publié le 01-01-2010




Le compositeur Marc Streitenfeld retrouve le cinéaste Ridley Scott après "American Gangster" (2007), "Mensonges d'État" (Body of Lies) (2008), "Robin des Bois" (2010).  Harry Gregson-Williams propose des musiques additionnelles en retrouvant le réalisateur anglais une seconde fois après "Kingdom of Heaven". Ce film est annoncé comme un prequel à ALIEN (1979), film qui lança la saga avec Jerry Goldsmith.

La partition de "Prometheus" se distingue par sa richesse thématique, ses atmosphères électroniques et l'utilisation maîtrisée de l'orchestre et du chœur féminin. Inspiré par le script, Streitenfeld a travaillé près d'un an sur la musique, lui conférant une maturité et une profondeur remarquables. La musique, à l'image du film, oscille entre majesté, émotion, violence et terreur. Le thème principal, ample et solennel, est l'œuvre d'Harry Gregson-Williams. Il accompagne les premiers plans du film, évoquant la création de l'humanité et la recherche des origines. Ce thème, omniprésent à l'écran, est malheureusement sous-représenté sur l'album. Un motif inquiétant de deux notes, confié aux flûtes, est associé aux aliens et à leur univers.

Le thème du Prometheus, divisé en trois segments mélodiques, est ample et dramatique. Il accompagne la quête humaine et annonce la dimension tragique du récit. Streitenfeld le superpose parfois à un motif mystérieux associé à la planète LV-223, créant un contrepoint riche et intéressant. Le thème du vaisseau atteint son apogée dans "Collision", une envolée orchestrale poignante et héroïque illustrant le sacrifice de l'équipage. Streitenfeld joue sur les harmonies pour donner au thème une dimension tragique, renforcée par les chœurs et les cuivres. Le thème sombre et mélancolique de Weyland, entendu dans plusieurs morceaux, évoque la quête impossible de l'immortalité du personnage.

Elizabeth Shaw a également son propre thème, une mélodie intime et mélancolique entendue dans "Invitation". Reprise avec un sentiment d'urgence dans "Too Close" et "Infected", elle évoque sa quête scientifique et spirituelle. La découverte du vaisseau des Ingénieurs donne lieu à un dernier motif, entendu dans "Discovery", associé à la fois au mystère et à l'inquiétude. Streitenfeld crée des ambiances électroniques étranges, à base de sons manipulés, de sonorités mécaniques, industrielles et organiques. Le chœur féminin apporte une dimension mystérieuse et religieuse à la musique, renforçant l'identité sonore propre à "Prometheus". L'utilisation de techniques instrumentales avant-gardistes, comme les clusters dissonants et les glissendi, crée des moments de terreur pure.

"Prometheus" est le meilleur travail de Streitenfeld à ce jour, une partition ample et subtile, parfois massive et grandiose, mais toujours chargée d'émotion. La musique, qui demande plusieurs écoutes pour être pleinement appréciée, est une réussite et apporte une vraie force aux images. Elle confirme la qualité de la collaboration Scott/Streitenfeld.


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