On lui doit également "Le Miraculé" de Jean-Pierre Mocky (1987). Il a reçu le Grand Prix Sacem 2020 de la Musique pour l'image. Sa dernière contribution au cinéma fut pour "Toxicily", un documentaire franco-italien de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto sorti le 18 septembre 2024.
Influencées par l'expressionnisme et le romantisme tardif, ses partitions pour le cinéma mêlent souvent musique symphonique et musique de chambre. Il utilise les dissonances, les chromatismes et les textures denses pour exprimer les émotions, tout en conservant une expressivité lyrique et une certaine mélancolie. Son style se caractérise par un sens mélodique affirmé et une capacité à allier la grande forme à une certaine légèreté.
Sa collaboration la plus longue et la plus fructueuse fut celle avec Raoul Ruiz (dès 1978 avec "L'hypothèse du tableau volé" jusqu'à la disparation du cinéaste en 2011). On se souvient notamment de sa version de la "Sonate de Vinteuil" fictive de Proust dans "Le Temps retrouvé", de l'atmosphère mystérieuse et inquiétante qu'il créa pour "L'Œil qui ment", ou encore de la tension psychologique et tragique de ses compositions pour "Les Ames fortes".
Cinezik avait pu croiser sa route à plusieurs reprises : à Cannes en 2012, à Aubagne en 2013, de nouveau sur la Croisette en 2017 (avec Barbet Schroeder) et 2019 (pour Radio Festival), en 2018 pour une invitation radio à Aligre FM (pour "Le Cahier Noir"). Il s'est toujours montré d'une extrême gentillesse. Nous sommes profondément attristés par la disparition de cette grande figure de la musique de film.
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