NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE ORIGINALE :
David Chalmin signe la musique du premier long métrage de Mareike Engelhardt, qui relate le départ d'une Française de 19 ans, Jessica (Megan Northam), pour la Syrie. Intégrant une maison de futures épouses de combattants, Jessica refuse de voir l'horreur (qui demeure hors-champ). La musique, avec des sonorités douces et aériennes, traduit ce refus et crée un contraste saisissant par l'utilisation de sonorités cristallines (gamelan). Progressivement, les textures musicales deviennent plus rugueuses, à mesure que le personnage révèle sa part de monstruosité.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Pierre Desprats a composé la musique du premier film d'Alexis Langlois, comprenant des chansons originales de Rebeka Warrior. Les deux artistes avaient déjà collaboré ensemble sur un film précédent, « À mon seul désir » (réalisé par Lucie Borleteau, 2023). Ce film musical narre, en 2055, par le youtubeur Steevyshady, le parcours rétrospectif, allant du succès à la descente aux enfers de la diva pop Mimi Madamour (Louiza Aura) en 2005, en incluant son histoire d'amour avec l'icône punk Billie Kohler (Gio Ventura). Les épisodes relatés prennent la forme de chansons, celles que les protagonistes interprètent lors d'un show télévisé, tandis que le compositeur, à travers ses compositions instrumentales, évoque la romance à l'aide de cordes, de cuivres, de bois, d'une flûte soliste (Louise Malhere), jusqu'à un final rappelant « Carrie » de De Palma.
(Au cinéma le 27-11-2024)
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Le compositeur français d'origine arménienne Michel Petrossian (après deux films avec Robert Guédiguian) signe la musique du film de Emmanuel Courcol qui relate l’histoire de deux frères que tout sépare, Thibaut, un chef d’orchestre compositeur parisien à la carrière internationale (Benjamin Lavernhe), et Jimmy (Pierre Lottin) qui travaille dans une cantine scolaire et joue du trombone dans une fanfare. On y entend ainsi des titres préexistants pour chaque personnages, issus de l'univers de la musique classique pour Thibaut (l’Ouverture d’Egmont de Beethoven, le "Boléro" de Ravel en version vocale, le "Concerto 23" de Mozart, "Les Hébrides" de Mendelssohn) et de l’univers des fanfares et des harmonies pour Jimmy (représenté par la "Marche triomphale d’Aïda" de Verdi ou l'air traditionnel "When the Saints Sing"). De plus, chaque personnage dévoile sa création propre et c'est là que Michel Petrossian intervient. "Quadrature" est une œuvre symphonique au style dissonant et atonal que Thibaut compose à l'image et qui sera donné à la Seine musicale dans la scène finale du film, tandis que Jimmy compose une "Valse pour Thibaut" écrite pour son frère, plus mélodieuse (au piano, repris avec des cordes et une flûte, puis avec des cuivres et des carillons pour se rapprocher de la fanfare) . La scène chorale finale unit les deux thèmes devant un public.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Chris Bacon retrouve Scott Beck & Bryan Woods après "65 – La Terre d’avant" (2023) sur ce film d'horreur relatant l'arrivée de deux jeunes sœurs (Sophie Thatcher, Chloe East) missionnaires de l'église mormone à la porte d'une maison isolée dans laquelle le charmant Mr Reed (Hugh Grant) les accueille, avant de se révéler menaçant. La partition de cordes marque dans son évolution la plongée progressive dans l'horreur, allant de sonorités lancinantes à des grondements, dissonances, clusters, et surgissements, jusqu'à des accents baroques et des ostinati marquant la tragédie, et représentant un piège à l'issue inéluctable.
(Au cinéma le 27-11-2024)
LES AUTRES FILMS :
Le Portugais Miguel Gomes propose un film d'aventure situé en Asie en 1917, divisé en deux parties. La première partie voit un homme sur le point de se marier fuir, tandis que la seconde montre sa fiancée, Molly, à la recherche de l’homme qu’elle devait épouser. Ce voyage intime et romantique à travers l’Asie, qui n’est pas dénué de dangers et d’étrangeté, est ponctué par un voyage musical éclectique à travers le monde et les époques. On y trouve de la musique traditionnelle asiatique et européenne avec des pièces de Shwe Tai Nyunt et Johann Strauss II, ainsi que des classiques de la pop et de la musique romantique, comme "My Way" de Frank Sinatra d’après Claude François et les opéras de Giuseppe Verdi, sans oublier une invitation au jazz avec Jelly Roll Morton.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Pablo Pico compose la musique du film d'animation de Caroline Attia, Ceylan Beyoglu et Oleysha Shchukina constitué de plusieurs histoires inspirées de contes de Noël. Sa partition, joyeuse et féérique, épouse l'arc narratif et émotionnel du film, unifiant les différents chapitres, tout en sublimant la magie de Noël, dans une forme ludique et enfantine, au bord d'un "jazz forain" (guitare, batterie, guitare folk, harmonica, violoncelle et vents). Le film inclut également la chanson originale "Lueurs de la nuit" ("Stars in the Night") interprétée par Emma Broughton, un véritable hymne à la nature, à l'amour et au partage.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Freya Arde signe la musique du documentaire allemand d'Andres Veiel sur Leni Riefenstahl, actrice, monteuse et réalisatrice. Le film retrace le parcours controversé de cette artiste liée au régime nazi, explorant son héritage artistique et ses liens complexes avec le pouvoir. La partition, à l'image de son sujet, se révèle ambiguë, oscillant entre la douceur mélodique d'un piano et la dissonance rugueuse des cordes. Les notes créent un mouvement lancinant, presque hypnotique, évoquant l'endoctrinement et le lien trouble entre l'art et l'idéologie mortifère.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Francesco Cerasi signe la musique du drame italien de Laura Luchetti, situé à Turin en 1938, qui suit Ginia, une jeune fille quittant la campagne avec son frère pour travailler à Turin. Elle se passionne pour la couture et se fascine pour une jeune modèle d'art. Incarnant cette fascination, la partition évolue au gré de ses découvertes et de son ascension, débutant par des notes suspendues et aériennes, représentant un monde qui l'intrigue. Puis, le piano accompagne son émancipation, soulignant la redécouverte de soi lorsqu'elle imagine poser à son tour comme modèle et apprend à aimer son propre corps. Un ostinato de violoncelle et le lyrisme orchestral incarnent l'aspect plus charnel, l'éveil des sens. On y entend "Walzer Für Niemand" de Sophie Hunger en off lors d'une scène de danse et d'effleurements entre les deux femmes (et reprise au générique final).
(Au cinéma le 27-11-2024)
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[BO disponible]
Mark Mancina retrouve la saga aquatique d’animation, cette fois réalisé par David G. Derrick Jr. pour son premier film. Abigail Barlow, Emily Bear et Opetaia Foa'i (chanteur, musicien, compositeur néo-zélandais) succèdent à Lin-Manuel Miranda (impliqué sur le premier opus) dans la conception des chansons interprétées par le casting vocal (Dwayne Johnson, Auli'i Cravalho, Rachel House), avec la participation de Te Vaka (le groupe océanien fondé par Opetaia Foa'i et Olivia Foaʻi).
(Au cinéma le 27-11-2024)
Valentin Couineau signe la musique de la comédie d'Alexandra Leclère. Des airs de salsa, de samba et autres rythmes dansants illustrent l'aspect festif de Noël et l'univers des paillettes (symbole des boules de Noël). Cette musique installe avec ironie le cadre de cette histoire de réveillon qui vire au cauchemar pour la famille de Nathalie et Antonin (Valérie Bonneton et Kad Merad), angoissée à l'idée de fêter Noël.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Evgueni Galperine signe la musique du documentaire allemand de Victor Kossakovsky pour un voyage à travers les matériaux qui composent notre habitat : le béton et son ancêtre, la pierre, et leur impact sur une planète en mutation.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Point Hsu signe la musique du documentaire Taiwanais de Elvis Lu.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Marthe Belsvik Stavrum signe la musique du documentaire suédois de Magnus Gertten sur deux femmes qui se sont rencontrées au cœur du camp de concentration de Ravensbrück.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Yan Wagner, chanteur de pop électronique, signe la musique du film fantastique d'Emma Benestan. Le film relate le rêve de Nejma (Oulaya Amamra) de remporter la prochaine course camarguaise de taureaux, tandis que la rumeur d'une bête sauvage rôdant dans les parages se propage. Influencées par John Carpenter et Tangerine Dream (compositeurs du film "Aux frontières de l'aube" de Kathryn Bigelow), les sonorités électroniques illustrent l'aspect surnaturel du récit et accompagnent le passage du réel au fantastique dans ce récit de transformation.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Le compositeur belge Jean-Paul Dessy signe la musique du documentaire de Françoise Ferraton sur la figure spirituelle du philosophe indien Jiddu Krishnamurti, avec la pianiste classique sud-coréenne Yeol Eum Son et le chant liturgique d'Arnaud Didierjean en compagnie d'un chœur sacré.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Cédric Mazzoni signe la musique du drame historique de Marina Golenko et Titouan Monnier, qui relate l'attaque du château d'Arlempdes en 1538 par les Huguenots, Protestants voulant renverser le pouvoir royal en France, et qui s'emparent de la forteresse, premier bastion de la Loire et propriété stratégique du roi de France.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Le documentaire de Louise Narboni avec Agathe Bonitzer dans son propre rôle croise l'histoire de leurs ascendances respectives, toutes deux "filles de", à la quête d'un passé familial où apparaît la grand-mère d'Agathe Bonitzer, Solange, et des images émouvantes de la jeune Agathe. Des pièces de Giya Kancheli interprétées au piano par Mathieu Pordoy, mêlées à des œuvres classiques de Saint-Saëns, Mendelssohn et Mozart, participent d'une humeur nostalgique. Quelques chansons ("Itsi bitsi petit bikini") sont comme autant de madeleines ravivant des souvenirs. Le film se termine sur le "Trio pour piano et cordes n° 1 op. 49" de Felix Mendelssohn.
sur Arte.tv (ArteKino Festival 2024) (le 01-12-2024)
Emily Bear signe la musique de la comédie romantique de Stephen Herek qu'il retrouve après "Chien perdu" (2023).
sur Netflix (le 27-11-2024)
Jonathan Sadoff signe la musique de la comédie romantique de Jordan Weiss qu'il retrouve après "Dollface" (2022).
sur Max (le 28-11-2024)
Aaron M. Fernandez Olson signe la musique de la comédie familiale de David Gordon Green .
sur Hulu (le 29-11-2024)
Niccolò Contessa signe la musique du drame italien de Carolina Cavalli. On y entend par ailleurs du baroque (Vivaldi), de la pop (Juice Newton, Molly Nilsson), ainsi que de la folk américain (Almeda Riddle).
sur Arte.tv (ArteKino Festival 2024) (le 01-12-2024)
Philip Klein signe la musique de la série criminelle de Stephen Belber.
8 épisodes sur Netflix (le 28-11-2024)
Adam Nordén signe la musique de la série thriller suédoise de Fredrik T. Olsson.
6 épisodes sur Arte (le 28-11-2024)
Toygar Isikli signe la musique de la série turque de Ozgur Onurme.
sur Netflix (le 28-11-2024)
Rogério da Costa Jr., Fabiano Krieger & Lucas Marcier signent la musique de la série sportive brésilienne de Gustavo Bragança, portrait du célèbre pilote de Formule 1 brésilien Ayrton Senna, tué lors d'un tragique accident au cours du Grand Prix de Saint-Marin 1994.
6 épisodes sur Netflix (le 29-11-2024)
Mick Giacchino, fils du compositeur Michael Giacchino, signe la musique de la série Disney de Christopher Ford & Jon Watts située entre "Le Retour du Jedi" et les événements d'"Ahsoka".
8 épisodes sur Disney+ (le 03-12-2024)
Le trompettiste de jazz américain Terence Blanchard retrouve Spike Lee sur cette épopée biographique du leader nationaliste noir controversé et influent après "Do the Right Thing" (1989), "Mo' Better Blues" (1990), "Jungle Fever" (1991).
(Au cinéma le 27-11-2024)
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Piero Piccioni signe la musique du film de Gianfranco De Bosio, situé à Venise à l'hiver 1943, qui relate l'histoire de la Résistance italienne préparant une attaque contre le siège de la Kommandantur et d'un homme, surnommé l'Ingénieur, qui joue un rôle central dans ce plan.
(Au cinéma le 27-11-2024)
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)