Craig Armstrong est né en 1959 (Glasgow, Ecosse).
Si il existe une voie intermédiaire et originale dans la musique de films actuelle, alors elle est sans nul doute incarnée par cet Ecossais bon teint, adepte des expérimentations électroniques au sein même d'un orchestre purement classique, où les nappes de violons mélancoliques se taillent la part du lion. Histoire d'une « collision » d'influences…
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Ses B.O notables : Moulin Rouge ( Baz Luhrmann , 2001) •
Craig Armstrong passe son enfance à Glasgow, entre musique classique et standard pop. Ses parents l’orientent très vite vers une carrière musicale. Le jeune homme entre à la prestigieuse Royal Academy of Music de Londres puis rentre au pays pour intégrer le Scottish Arts Concil. Il garde de cette éducation une solide formation classique ainsi que de nombreuses distinctions. Il reçoit ainsi, très tôt, le prix du meilleur jeune musicien de jazz de l’année ! Ses diplômes en poche, et nanti d’une solide réputation, il devient le compositeur officiel du Tron Theatre of Glasgow puis intègre la Royal Shakespeare Company. La ville d’Edimbourg lui commande même un opéra qui sera joué au Barbican Center de Londres ! Comment rêver mieux ?
En se diversifiant. Armstrong se lance donc dans l’expérimentation électronique. Ce complément de formation va lui permettre de jouer sur divers tableaux : d’abord l’arrangement pour des artistes pops aussi divers que Texas, Madonna et U2, avec en point d’orgue une collaboration fructueuse avec le groupe Massive Attack. Ensuite en produisant ses propres albums, dont le magnifique The Space Between Us (le « Let’s go out Tonight » de Bowie est à pleurer !). Enfin, en se lançant dans la musique de films.
De son aveu même, Armstrong n’a aucune imagination. Aucune image ne naît dans son esprit lorsqu’il compose. Il travaille au feeling. Le support du cinéma va lui permettre de se surpasser. Après un premier court-métrage, The Boxer, alors qu’il n’a que 20 ans, sa rencontre avec le fantasque réalisateur australien Baz Luhrmann va être déterminante. Pourtant enfouie sous un déluge de chansons à la mode, sa partition pour Romeo + Juliet va tout de suite trouver – et toucher ! – son public. Vont suivre l’incroyable et décousu Plunkett et McLeane où les chœurs classiques épousent joyeusement les rythmes modernes, le rococo Moulin Rouge! et ses arrangements de folie, le plus classique Bone Collector et son thème magnifique, ou encore le douloureux Magdalene Sisters, au lyrisme exacerbé. C’est clair, Craig Armstrong apporte aux films auxquels il collabore une touche d’originalité non négligeable, même si on pourrait lui reprocher une certaine redondance dans l’emploi des cordes.
L’artiste a sorti début 2005 un album solo, Piano Works, où il reprend de façon épurée quelques-unes de ses compositions pour le cinéma.
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