Jerry Fielding

Jerry Fielding

17 juin 1922 (USA) - 17 février 1980 (Canada).

Clarinettiste qui fit ses débuts comme chef d'orchestre, arrangeur, copiste et compositeur pour la télévision, il collabora au cinéma avec Sam Peckinpah.

Ses B.O notables : La Horde sauvage ( Sam Peckinpah , 1969) •

Articles / Biographies


Né en 1922 à Pittsburg, où régnait une assez riche vie musicale autour du jazz, Fielding étudie au Carnegie Institute of technology de la ville. Il évolue très jeune dans le monde des arrangeurs et des orchestres de jazz de la grande époque des big bands (Alvino Ray, Jimmie Lunceford, Charlie Barnet…) et s’installe à Hollywood en 1942.

Plus tard, il approfondira ses connaissances en écriture orchestrale auprès des compositeurs Mario Castelnuovo-Tedesco et Ernest Toch à l’USC de Los Angeles.

Comme beaucoup de musiciens à cette époque, Fielding fait ses classes à la radio et à la Télévision, qui l’occupent presque exclusivement de la fin des années 40 au début des années 50.

Ecarté de Hollywood une dizaine d’année en raison de sa présence sur la « liste noire » du sénateur McCarthy, il reprend la route en 1953 et travaille surtout à Las Vegas où il accompagne des grands chanteurs de variété.

La musique de Fielding porte dans un premier temps la marque des sonorités et des rythmes de la musique populaire des années 40/50, mais un style personnel très fort commence à émerger dès ses premières partitions pour le cinéma.

Grâce à Dalton Trumbo, écrivain et scénariste qui eut également à souffrir du McCarthisme, il compose sa première musique de film en 1962 pour Otto Preminger, ADVISE AND CONSENT.

Il est ensuite le collaborateur régulier de Sam Peckinpah, pour qui il composera certaines de ses partitions les plus fortes (THE WILD BUNCH, un des chefs d’œuvre de la musique de western, STRAW DOGS, BRING ME THE HEAD OF ALFREDO GARCIA).

Il travaille aussi très régulièrement avec Michael Winner, un autre cinéaste connu pour la violence de ses films (LAWMAN, THE NIGHCOMERS, SCORPIO, CHATO’S LAND…) et son nom reste ainsi associé à une nouvelle forme de représentation de l’action à l’écran, apparue dans le cinéma américain à la fin des années 60.

Son aisance à mêler des influences jazzy, folk, soul et celles de la musique orchestrale du XXème siècle faisait de lui une sorte d’alternative à Lalo Schifrin, comme le confirment ses collaborations avec Clint Eastwood (THE OUTLAW JOSEY WALES, THE GAUNTLET, THE ENFORCER).

Parmi les partitions « modernes » de Fielding, il faut signaler STRAW DOGS et surtout THE MECHANIC, une composition marquée par le dodécaphonisme.

Il va encore plus loin dans DEMON SEED (1976), où il explore les possibilités de la musique électroacoustique.

La musique de Jerry Fielding, bien qu’animée d’une pulsion rythmique vigoureuse, est souvent complexe, dense, habitée de climats harmoniques ambigus et mouvants, et n’a longtemps été appréciée que d’une minorité d’amateurs. Il est vrai qu’elle offre souvent peu de lisibilité mélodique immédiate.

Parallèlement au cinéma, Fielding a toujours beaucoup composé pour la télévision, notamment pour des séries comme Mission : Impossible, Star Trek ou The bionic woman (Super Jaimie).

Sa carrière cinématographique, relativement tardive, est écourtée par sa disparition prématurée en 1980, à l’âge de 57 ans, des suites d’une crise cardiaque.

Jerry Fielding a également laissé une discographie relativement importante dans le domaine du jazz et de la variété, dont la majeure partie n’a pas été rééditée.

Stéphane Abdallah

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