Né à Cape Town, en Afrique du Sud, en 1949..
Compositeur devenu culte dès le début de sa carrière, dans les années 80, Trevor Jones est l'un des rares compositeurs à Hollywood qui puisse se permettre de ne faire qu'une BO par an pour vivre ! Si sa musique se fait de plus en plus rare dans les salles, il n'en demeure pas moins un musicien incontournable.
Ses B.O notables : Excalibur ( John Boorman , 1981) • Le Dernier des Mohicans ( Michael Mann , 1992) • Merlin ( Steve Barron , 1998) • Dark Crystal ( Jim Henson, Frank Oz, Gary Kurtz , 1983) •
« Trevor Jones recherche la perfection dans la perfection. » (Jim Henson).
Le regretté papa des Muppets et créateur de l’univers magique de Dark Crystal réussit par cette simple phrase à définir parfaitement le style de ce compositeur talentueux, présent depuis maintenant plus de 25 ans dans l’univers de la musique de films.
Issu d’une famille travaillant dans le cinéma et le théâtre, le jeune Trevor naît à Cape Town en Afrique du Sud en 1949, dans le District 6 où l'Apartheid fait rage. Autant dire que dans ce contexte où le racisme régule la société, son enfance n'est pas des plus saine et son éducation difficile. Pour échapper à cette dure réalité, le jeune Trevor se réfugie dans les salles obscures et rêve des histoires que lui racontent le grand écran.
A l'âge de 17 ans, il quitte l'Afrique pour l'Angeleterre, et rejoint en 1967 la ROYAL ACADEMY OF MUSIC de Londres pour y étudier le piano et la direction d’orchestre. Son ambition est de devenir compositeur pour l’écran. Il décroche rapidement un contrat de 6 ans comme critique de musique classique. Cette expérience s’avère globalement positive, Jones étant généralement préposé à l’illustration musicale d’émission. Il peut ainsi se « régaler » de multiples styles et genres musicaux. Sa rencontre avec le docteur Willfrid Mellers, professeur à l’université de York, sera déterminante. Ensemble, ils échafaudent un programme de composition pour l’image, ce qui est une première à l’époque. Poussant son éclectisme au paroxysme, Trevor Jones se lance aussi dans la musique électronique, la psychologie pour étudier les stimulations auditives et visuelles ainsi que la musique des minorités ethniques ! Puis il entre à la National Film School où il devient le compositeur attitré de plus d’une trentaine de films de fin d’étude. Il compose ainsi la musique du court « The Dollar Bottom » qui remportera un Oscar.
Dès lors, le compositeur va enfin accéder à la consécration : John Boorman le contacte pour mettre en musique son Excalibur en 1981. Devant "broder" entre Wagner et Orff (excusez du peu !) Jones s’en tire avec les honneurs. Mieux, il attire l’attention de Jim Henson qui lui confie la partition de Dark Crystal l’année suivante. Il composera plus de six heures de musique pour ce film, incluant les thèmes joués à même le plateau de tournage et un défilé de mode avec les costumes du film ! Trevor Jones est lancé, rien ne l’arrêtera plus. Il se tourne alors vers différents projets, collaborant avec Alan Parker (Mississipi Burning, Angel Heart) ou encore de prestigieux téléfilms (Merlin, Gulliver, Dinotopia). Il fera même un détour par la France pour les besoins de Sweet Lies, réalisé par Nathalie Delon !
Nanti d’une connaissance incroyable de la musique en général, Trevor Jones a fait le bonheur de nombre de productions, incluant les sublimes The Last of the Mohicans, Dark City et From Hell ainsi que les méconnus mais énormes Loch Ness et surtout Hideaway, certainement son chef-d’œuvre à ce jour (malheureusement pour un film bien médiocre…).
Fin juin 2006, il a donné son premier concert symphonique européen à Madrid, au sein du festival "Soncinemad", qui accueillait aussi Harry Gregson-Williams, Christopher Young et Hans Zimmer.
Toujours perfectionniste, rarement décevant, Trevor Jones continue son bonhomme de chemin dans le monde de la B.O. pour le plus grand plaisir de nos oreilles, même s'il se fait de plus en plus rare sur nos écrans. A ce titre, dire que l’on attend avec impatience son prochain opus est un doux euphémisme…
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)