Quincy Jones est né en 1933 (). Il est mort le 3 November 2024 ().
Compositeur de jazz à ses débuts, il est l'investigateur de nombreux mouvements de la musique populaire des années 60-70, tandis qu'il ecrit pour le cinéma mêlant le jazz, le blues, la bossa nova, ou la variété à l'orchestre symphonique. Il a signé la musique du film La Couleur Pourpre pour Steven Spielberg.
Ses B.O notables : Dans la chaleur de la Nuit ( Norman Jewison , 1967) •
L’un des principaux architectes de l’environnement musical des Années 60-80 (J.P.ANDRE)…
Qunicy Delight Jr Jones est né à Chicago (USA) le 14 mars 1933.
La crise économique qui plonge l’Amérique dans le désarroi oblige la famille
Jones à vivre tantôt à Chicago, tantôt à Seattle, où l’on retrouve Quincy à l’église où il chante des spirituals, en apprenant bientôt la trompette ("mon exutoire" dira t-il plus tard).
En 1950, c’est à Seattle qu’il rencontre C.BASIE et
C.TERRY et qu’il songe à devenir musicien professionnel. Il entre à la
Schillinger School où L.HAMPTON le remarque, et l’intègre à sa formation
(KINGFISH de HAMPTON avec Q. trompette ) pour une année (1951-1952).
Il devient compositeur et arrangeur indépendant pour diverses célébrités dont Dinah WASHINGTON la chanteuse, A.FARMER,
C.BROWN, T.DORSEY, C.BASIE…
Aprés une tournée mondiale avec D.GILLESPIE (1956), il découvre l’Europe et la
France et s’installe à Paris, rencontre H.SALVADOR et S.DISTEL , deux très bons instrumentiste et chanteurs de jazz, ainsi que E.BARCLAY, qui crée son
label, dont Quincy devient le directeur artistique (1957), tout en possédant son big-band qui tournera en France avec l’opérette jazzy FREE AND EASY. Il étudie avec Nadia BOULANGER et Olivier MESSIAEN (1960).
Retour aux Usa où il devient l’arrangeur de R.CHARLES (rencontré à Seattle vers 1950), et aussi SINATRA et S.VAUGHAN entre autres ; nombreux disques (EVENING in PARIS, 1961) (RAT RACE pour C.BASIE, 1962) (BOSSA NOVA compositions et arrangements de 1962 remis à la mode par les films AUSTIN POWERS).
Après une première musique pour le cinéma en 1961, c’est dès sa seconde partition en 1965 pour THE PAWNBROKER, le remarquable film de S.LUMET avec R.STEIGER, que Quincy va d’emblée réussir « la synthèse entre le Jazz et les pulsations dramatiques des grandes masses orchestrales » (A.LACOMBE).
C’est d’ailleurs ce qui fera sa principale spécification par rapport à BERNSTEIN et
NORTH , symphonistes incluant un jazz soliste dans leurs partitions, ou MANCINI.
Privilégiant le solo à l’intérieur d’un big band de variétés, et SCHIFRIN plus jazz que symphonique (à l’époque) ou MANDEL dont l’extreme finesse de son travail de compositeur-arrangeur est unique…
A partir de là Q.JONES travaillera beaucoup pour le cinéma et connaîtra un gros succès avec le thème de la série IRONSIDE (1967), qui lui permettra de diriger sa carrière comme il l’entend. Que ses musiques aient une coloration brésilienne avec les percussions pour WALK DON’T RUN (1966) et son humour mickey-mousing, et DEADLY AFFAIR (1965) et la belle chanson de A.GILBERTO, ses rythmes-cool de Bossa Nova pour cet excellent anti-James Bond de S.LUMET, aa couleur Blues pour IN THE HEAT OF THE NIGHT (1967) et la chanson de R. CHARLES, R&B avec THEY CALL ME MISTER TIBBS (1970) et ses cuivres survoltés qui annoncent le disco !
Western avec McKENNA ‘S GOLD (1969) et son générique parlé et chanté par J.
FELICIANNO (en français très rare 45T enregistré par J.HALLYDAY et supervisé p ar Quincy lui-même, chez PHILIPS) ou l’adaptation très pop du Alleluia de Haëndel pour BOB & CAROL, TED & ALICE, gros succès ciné et musique de l’époque…
Et Quincy n’ignore rien de la ligne mélodique simple et JOHN & MARY ou COLD
BLOOD l’ont prouvé.
Très gros succès avec l’album BODY HEAT.
Moins chanceux avec l’adaptation « black » de THE WIZ
De S.LUMET avec D.ROSS, Quincy délaisse le cinéma pour créer son propre label QWEST RECORDS en 1981, et enregistrer des albums adaptés aux goûts du jour, d’où les fondamentaux jazz ne sont jamais absents .
C’est après son beau travail identitaire sur la musique noire De la série-TV ROOTS ,THE SAGA OF AMERICAN FAMILY (1977), que SPIELBERG demanda à JONES de faire la musique de COLOR PURPLE (1985), que J.WILLIAMS avait semble t-il refusé. Et le travail de Quincy sur THE COLOR PURPLE est fabuleux… Outre une compilation très précise de musique noire du début du XXème siècle, les arrangements et les compositions de JONES sont magnifiques. Certains morceaux donnent l’impression d’avoir été composés par J.WILLIAMS, tant Quincy s’est investi intimement dans la demande de SPIELBERG. Après l’échec commercial de ce film, QUINCY s’en revient à la variété jazzy qu’il connaît bien. En tant que producteur et arrangeur virtuose, il va relancer la carrière de M.JACKSON avec le succès mondial que l’on sait… et continuera à enregistrer des disques qui lui plaisent et qui sont dans la mouvance du moment. (BASIE & BEYOND avec l’orchestre cubain de SAMMY NESTICO ou FROM Q WHITE LOVE une compilation de chansons d’amour), etc…
Il a été l’un des vrais artisans du renouveau de la musique Black, avec I.HAYES etc… Il est titulaire de 76 nominations aux Grammy Award et a gagné 26 statuettes… Mais aucun Oscar cinéma ! En revanche, Q.JONES a probablement travaillé a vec le plus grand nombre d’instrumentistes de jazz au monde en 55 ans de carrière !
Un documentaire a été réalisé avec son concours THE LIVES OF Q.JONES (1990) et son auto-biographie, qui fourmille de détails « people » sur ses conquètes – mais peu de choses sur ses travaux- hélas ! - est publiée en France chez R.LAFFONT (QUINCY, 2003).
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)