Né en 1955 en Nouvelle-Zélande..
Compositeur spécialisé dans le film de genre, Greame Revell est connu pour faire de bonnes musiques sur de mauvais films. Il est devenu un spécialiste des sonorités exotiques et inattendues, qu'il mélange avec talent au sein de sons purement hollywoodiens. Un compositeur étonnant.
Contrairement à beaucoup de ses collègues, Greame Revell ne s'engage pas dans la musique lors de ses études, mais entre à l'Université d'Auckland en vue d'être diplômé en économie et politique ! Après ça, il travaille dans un hôpital psychiatrique en Australie en tant qu'aide soignant. Il profite de la disponibilité de ses patients pour incorporer leur voix dans les enregistrements de ses premières compositions musicales, afin de produire un disque ayant pour but de développer la perception musicale des personnes malades.
Graeme Revell a également fait beaucoup de recherches sonores autour des sons des machines industrielles, mais surtout de sons d'insectes, ce qui l'a amené à parcourir le monde à la recherche de sons inédits de ces petites bestioles. Si le style qu'on lui connaît aujourd'hui semble provenir du monde entier, c'est peut-être justement à cause de ses multiples rencontres avec de nombreux pays et de nombreuses cultures. Cet exercice était destiné à un autre album, qui n'a semble-t-il jamais vu le jour. Mais ses véritables débuts en terme de musique plus "conventionnelle" sont associés à ceux du groupe de rock industriel "SPK", et c'est d'ailleurs en faisant partie de ce dernier qu'il sera contacté par George Miller et Phillip Noyce pour travailler sur le film CALME BLANC, (Dead Calm, avec Nicole Kidman) en 1989. Grâce à cette excellente partition expérimentale mélangeant samples de souffles humains, percussions diverses et voix de sopranos, Graeme Revell remporte un prix aux Australian Film Industry Awards, ce qui l'amènera finalement à faire carrière en tant que compositeur de musique de film !
Petit à petit, il se fait un nom avec des films à suite comme CHUCKY 2 et PSYCHOSE 4 qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, sont paraît-il très bon. Mais c'est BOXING HELENA qui lui fournira ses premières lettres de noblesse avant d'exploser enfin en signant la musique de THE CROW, où il témoigne déjà de son talent à mélanger des ambiances électroniques planantes avec l'orchestre et des instruments ethniques en tout genre, une marque de fabrique du compositeur.
Depuis, Graeme Revell a composé des partition de films (malheureusement
assez mauvais) tels que STREET FIGHTER ou POWER
RANGERS, avant d'enchaîne avec THE CROW: LA CITÉ
DES ANGES, THE CRAFT, LE SAINT, LE NEGOCIATEUR,
et la musique additionnelle du magnifique score de RÉVÉLATIONS pour Michael Mann, en compagnie de Lisa Gerrard et Pieter Bourke. Il
compose également la première version du score du 13ème
GUERRIER pour le film de John McTiernan, mais sa partition
est rejetée, jugée trop tribale et poussive par l'auteur
du scénario, Michael Crichton. Il sera remplacé par Jerry
Goldsmith, qui composera à la place une musique d'action très
inspirée également, mais déjà beaucoup plus
classique.
En 2000, il écrit la BO du film d'animation TITAN A.E. et le score de plusieurs films de science-fiction tels que PLANETE
ROUGE, PITCH BLACK, et du téléfilm
DUNE.
En 2001, il devient le compositeur se secours sur le film LARA
CROFT: TOMB RAIDER après l'éjection de Michael
Kamen, et lance le pari de réussir à écrire la
partition du film de Simon West en seulement 10 jours ! Et finalement,
il s'en tire très bien, avec une musique encore une fois très
riche en sonorités ethniques et en rythmes singuliers. La même
année, il est engagé par le réalisateur français
Michel Gondry afin de créer la bande originale de HUMAN
NATURE, bourrée de rythmes et de sonorités acoustiques
très expérimentales, presque improvisées, qui donnent
un côté très délirant et bordélique
à l'ensemble.
En 2003, il a composé le score de DAREDEVIL (bien mieux que le film) et celui du film d'horreur FREDDY CONTRE
JASON. Autant de béos au style éclectique, où
Revell expérimente tant qu'il peut différents genres,
différentes sonorités, et différents styles.
Plus récemment, il a signé la musique de la suite de PITCH BACK : LES CHRONIQUES DE RIDDICK, et le score du remake de ASSAULT (John Carpenter, 1976), réalisé par le français Jean-François Richet.
Graeme Revell est décidément un compositeur talentueux, inspiré, qui n'hésite pas à expérimenter, même au sein de musique purement hollywoodiennes. Un des grands musiciens d'aujourd'hui, malheureusement encore peu reconnu.
Après quelques études d’économie et de politique à l’Université d’Auckland, Graeme Revell débuta sa carrière de musicien en formant le groupe de rock industriel SPK dans le milieu des années 80. C’est sa participation active au sein du groupe SPK qui lui permit de décrocher ses premiers contrats au cinéma et notamment avec le fameux ‘Dead Calm’ (Calme Blanc) de l’australien Phillip Noyce en 1989. Grâce à cette excellente partition expérimentale mélangeant samplers de souffles humains, percussions diverses et voix de sopranos, Revell accoucha d’une partition sombre, recherchée et intéressante. Revell poursuivit ainsi sa route en composant pendant quelques temps pour des films d’horreur (‘Spontaneous Combustion’, ‘Child’s Play 2’, ‘Psycho IV: The Beginning’, ‘The People Under The Stairs’, etc.) avant de pouvoir commencer à s’attaquer à des productions plus sérieuses (‘The Hand That Rocks The Cradle’, ‘Body Of Evidence’, ‘Boxing Helena’, etc.).
C’est son étonnante partition pour ‘The Crow’ qui lui permit d’acquérir une certaine célébrité, son nom restant encore aujourd’hui attaché à celui de ‘The Crow’, célèbre film d’Alex Proyas (le compositeur a aussi mis en musique la suite réalisé par Tim Pope en 1996). Avec ‘The Crow’, Revell témoignait déjà de son talent à mélanger des ambiances électroniques planantes avec l’orchestre et des instruments ethniques en tout genre, une marque de fabrique du compositeur. Depuis, Revell s’est honteusement spécialisé comme compositeur de navets de bas étages et a quand même fait la musique de ‘Street Fighter’, ‘Mighty Morphin Power Rangers: The Movie’, ‘Spawn’, ‘Bats’, ‘Lara Croft:Tomb Raider’, etc. Difficile de croire qu’un compositeur aussi doué puisse avoir envie de gâcher son talent sur des productions aussi médiocres qui ne lui permettent même pas de s’exprimer pleinement. Ses récentes partitions pour ‘Collateral Damage’, ‘Tomb Raider’, ‘Daredevil’ et ‘Below’ sont loin de faire l’unanimité. Extrêmement critiqué, le compositeur a finit par devenir auprès de certains béophiles un musicien de seconde zone, ce qui est fortement injuste étant donné que ce compositeur possède plus d’un tour dans son sac.
Même s’il a tendance à tourner un peu en rond aujourd’hui et même s’il possède parfois quelques gros problèmes de style (sa musique pour ‘From Dusk Till Dawn’ était honteusement calquée sur le ‘Dies Irae’ du ‘Requiem Polonais’ de Penderecki), il n’en demeure pas moins un excellent compositeur a qui on ne laisse pas sa chance parce qu’il a le malheur de choisir les mauvais films coup sur coup depuis quelques années. N’oublions pas qu’un compositeur comme Jerry Goldsmith a écrit certains de ses chefs d’œuvre pour d’obscurs navets, à la différence peut être que Revell a plus de mal a être inspiré sur des films aussi mauvais. Quoiqu’il en soit, voilà un compositeur doué à qui on devrait plus souvent laisser sa chance !
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)