Vit et travaille aux États-Unis..
En l'espace de quelques années, le jeune Brian Tyler s'est imposé comme l'un des nouveaux talents de la musique de film hollywoodienne des années 2000, venant grossir les rangs formés par la nouvelle génération de musiciens incluant Beltrami, Badelt, ou Shearmur, à l'aise dans le film d'aventure ou le fantastique aussi bien que dans le thriller psychologique (complice des deux derniers films de William Friedkin).
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Brian Tyler a d'abord suivi des études musicales solides à l'Université d'Harvard et à l'UCLA avant de se spécialiser dans la composition de chanson. Jeune, c'est son grand-père Walter Tyler – directeur artistique sur plusieurs productions Paramount dans les années 50 – qui suscita son envie d'écrire pour le cinéma américain. Ses diplômes en poche, Tyler dirigea ses propres compositions aux Etats-Unis et en Russie alors qu'il était encore en pleine adolescence. Il apprit aussi le piano, les percussions classiques, la guitare, la guitare basse, la batterie et joua dans différents orchestres, diverses formations instrumentales, chorales et groupes jusqu'à ce qu'il décide enfin de se lancer dans la musique de film en 1997.
Tyler écrivit la musique de la série TV ‘Jenny' et enchaîna la même année avec la musique de son premier long-métrage, ‘Bartender' (drame réalisé par Gabe Torres avec Robert Zameroski et J.P. Pierce). Il enchaîna avec quelques séries-B comme le téléfilm ‘Final Justice' de Tommy Lee Wallace (1998) et la série TV ‘Living In Captivity' de Philip Charles MacKenzie (1998), série qui fut déprogrammé et abandonné au bout de quelques épisodes seulement. Le compositeur fut alors remarqué par quelques rares béophiles sur ‘Six-String Samuraï' de Lance Mungia, production indépendante totalement farfelue réalisée avec un budget quasi inexistant (le réalisateur a du faire la quête pour subvenir à tous les besoins techniques du film) mélangeant science-fiction, rock'n roll et arts martiaux, un film iconoclaste et très curieux devenu pratiquement culte auprès d'une poignée de cinéphiles.
En 1999, malgré quelques partitions totalement anecdotiques écrites pour d'obscures séries-B de bas étage telles que ‘Simon Sez' (Sauvetage Explosif – réalisé par Kevin Elders avec Dennis Rodman et Filip Nikolic), le téléfilm ‘Sirens' de John Sacret Young ainsi que la comédie ‘The Settlment' de Mark Steilen, Tyler écrivit l'une de ses premières partitions majeures pour ‘The 4th Floor' (Le quatrième étage) de Josh Klausner, thriller mettant en scène Juliette Lewis terrorisée par un mystérieux voisin dans son appartement, Tyler ayant signé pour ce film une partition orchestrale macabre teintée de quelques touches ethniques surprenantes.
Le compositeur enchaîne alors les films à une vitesse prodigieuse, allant ainsi jusqu'à composer près de 6 partitions en 2000 et 7 partitions en 2001 (incluant des téléfilms et des musiques de séries TV). De l'année 2000, on pourrait retenir sa musique pour ‘Panic' d'Henry Bromell (avec William H. Macy, Donald Sutherland et Neve Campbell) ainsi que celle pour le thriller horrifique ‘Terror Tract' de Lance W.Dreesen et Clint Hutchison pour lequel le compositeur révéla son talent dans la composition de musique orchestrale d'horreur/thriller. Cette partition, récemment éditée par La-La Land Records, permit au compositeur de dévoiler certaines de ses influences, dont la plus notable reste sans aucun doute celle d'Elliot Goldenthal, Brian Tyler ayant hérité de son goût pour les cuivres massifs, dissonants et virtuoses et un certain goût pour l'atonalité et les jeux de dissonance hérités de la musique dite ‘contemporaine' du 20ème siècle. Il faut dire que Robert Elhai, l'orchestrateur attitré de Goldenthal, collabore régulièrement sur les partitions de Brian Tyler. Sans aller jusqu'à faire un rapprochement un peu simpliste, on serait néanmoins tenté de penser que Elhai a du avoir une certaine influence sur les compositions de Brian Tyler.
C'est en 2001 que Brian Tyler fut enfin remarqué du public en signant une partition orchestrale sinistre et suffocante pour ‘Frailty' (Emprise), thriller réalisé par Bill Paxton en 2001 et sujet à la controverse à cause de sa peinture de l'auto justice et du fanatisme religieux. Avec ‘Frailty', Tyler confirma son goût pour les sujets horrifiques et entama une collaboration réussi avec l'acteur/réalisateur Bill Paxton dont il a conservé une bonne expérience. A vrai dire, Tyler a eu beaucoup de chance à ses débuts puisque ses collaborations se sont toujours bien passées, oeuvrant systématiquement dans le sens du réalisateur et des producteurs, s'adaptant à chaque situation, à chaque personnalité, à chaque ambition.
Sans aucun doute patient et diplomate, Brian Tyler est un compositeur somme toute très chanceux, car en l'espace de 5 ou 6 ans, il a sut s'imposer dans le milieu de la musique de film en ayant suivi un parcours fulgurant alors que, par exemple, 40 ans auparavant, un compositeur mythique comme Jerry Goldsmith avait pourtant mit presque plus de 10 ans avant de voir enfin sa carrière décoller. Il faut dire qu'avoir eu comme grand-père un ancien directeur artistique du ‘Golden Age Hollywoodien' a certainement favorisé le succès de Tyler, en plus de sa formation de musicien et de sa très solide expérience musicale. Le compositeur a connut les bonnes personnes au bon moment, ce qui explique qu'il soit déjà aujourd'hui à la tête de partition pour de grosses productions hollywoodiens de grande envergure, incluant le film d'horreur ‘Darkness Falls' (Nuit de terreur, réalisé par Jonathan Liebesman), le thriller ‘The Hunted' (Traqué, réalisé par William Friedkin), la mini série ‘Children of Dune' de Greg Yaitanes, le film d'aventure/science-fiction ‘Timeline' (Prisonniers du temps, de Richard Donner) pour lequel Tyler remplaça la toute dernière partition de Jerry Goldsmith écrite pour le cinéma et honteusement rejetée au dernier moment, sans oublier la récente partition de Brian Tyler à des films tels que ‘Godsend', ‘The Final Cut', ‘Paparazzi' et ‘Constantine', nouveau film de super-héros inspiré du comics book ‘Hellblazer', avec Keanu Reeves dans la peau de John Constantine, détective de l'univers du surnaturel revenu de l'enfer pour aider une policière à enquêter sur le suicide mystérieux de sa soeur jumelle, et pour lequel Tyler nous offre une nouvelle partition sombre et ténébreuse en y mettant les moyens: grand orchestre, grande chorale, synthétiseurs, chanteurs solistes de musique religieuse, percussions et instruments ethniques divers, etc.
Évidemment, Brian Tyler est jeune et n'a pas encore vraiment réussi à créer un univers personnel et indissociable de ses compositions, resté encore sous influence (James Newton Howard, Elliot Goldenthal, Jerry Goldsmith, etc.), héritant parfois de films d'une qualité douteuse. Cependant, on ne doute pas que ce jeune compositeur prometteur saura trouver la bonne voie à l'avenir et écrire des partitions plus audacieuses et plus recherchées que ce qu'Hollywood lui demande de faire à l'heure actuelle !
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