Bruno Dumont signe une nouvelle comédie après la série LE PETIT QUINQUIN et convoque la musique orchestrale de Guillaume Lekeu (1870-1894) avec le titre "Barberine : Prélude au 2e acte" qui revient comme un thème pour un romanesque et un lyrisme inattendus dans son cinéma.
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[© Texte : Cinezik] •
La musique a des capacités sidérantes que le cinéma n'a pas. Ici, elle vient appuyer la dimension romantique du film puisqu'elle intervient essentiellement dans la relation entre Ma Loute et Billie et la transforme en une aventure amoureuse extraordinaire. Je voulais quelque chose d'inédit. J'ai découvert un compositeur belge de la fin du 19e siècle, Guillaume Lekeu (1870-1894), dont les partitions exprimaient la nostalgie d'une grande musique, très puissante, très orchestrale, évoquaient Wagner ou Mahler et annonçaient aussi une certaine modernité. Cela correspondait à ce que je cherchais dans Ma Loute : une émotion grandiose et immédiate. J'ai souvent fait des films où l'émotion venait après la projection. Je n'utilisais peu ou pas de musique. Aujourd'hui j'arrive à procurer davantage un plaisir immédiat au spectateur directement dans la salle ; en tout cas j'espère y arriver. D'ailleurs, Ma Loute me semble être mon film le plus accessible pour le public, il est une sorte d'éclaircissement des films précédents. La musique n'y est pas pour rien. En fait, c'est toute la bande-son qui relève d'un expressionnisme un peu outrancier qui appuie les images. Je n'ai jamais autant recouru au bruitage dans un film.
Festival de Cannes 2016 - En Compétition
Sortie le 13 mai 2016, jour de sa projection cannoise
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Cannes 2016 / MA LOUTE : Le romanesque s’invite chez Bruno Dumont avec le lyrisme d’un orchestre
[ Benoit Basirico]
Avec MA LOUTE, Bruno Dumont signe une nouvelle comédie après la série LE PETIT QUINQUIN, retrouve Juliette Binoche après CAMILLE CLAUDEL, et retrouve la compétition cannoise. Voilà une grande réussite, une farce outrancière intelligente, corrosive, et formellement époustouflante ! L’aspect comique et surréaliste renvoie au cinéma de Jacques Tati avec le même travail méticuleux sur le son. Musicalement, le cinéaste convoque la musique orchestrale de Guillaume Lekeu (jeune compositeur du 19e siècle mort à 24 ans, 1870-1894), ce qui est par son caractère romanesque un évènement chez le cinéaste. Explications.
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