Bruno Dumont utilise à plusieurs reprises la pièce orchestrale « Barberine : Prélude au 2e acte » de Guillaume Lekeu pour les moments romantiques, lorsque les jeunes amoureux se retrouvent. Cette expression musicale des sentiments est une nouveauté dans son cinéma d'ordinaire plus sec et froid. Le réalisateur de L'HUMANITÉ nous disait d'ailleurs dans une interview de 2006, « c'est facile de mettre de la musique et faire pleurer. Je résiste. »
Aujourd'hui, il avoue avoir désiré pour son film « une émotion grandiose et immédiate... La musique a des capacités sidérantes que le cinéma n'a pas». (lire ses propos) Les grands cinéastes savent changer d'avis au gré des projets.
Ainsi, ce film certes comique, burlesque et surréaliste, est aussi une histoire d'amour, sublimée par les paysages de la Baie de la Slack dans le Nord de la France, et cette pièce orchestrale de Guillaume Lekeu. D'ailleurs, le choix de ce compositeur est en cohérence avec l'époque où se situe le film (1910) et convient au caractère très documenté du réalisateur jusqu'aux références picturales.
Avec cette fable poético-satirique, Bruno Dumont propose le premier coup de force de la compétition. Le public peut même en profiter puisque le film sort aussi dans les salles.
"Barberine : Prélude au 2e acte" - Guillaume Lekeu
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