Le compositeur japonais Haruomi Hosono fait la rencontre du compatriote Hirokazu Kore-Eda et propose une partition délicate, dont l'humilité épouse la juste mesure de cette chronique intimiste.
Le compositeur Terence Blanchard retrouve Spike Lee pour la 20e fois depuis "School Daze" (1988), "Do the Right Thing" (1989), en passant par "Malcolm X" (1992), "Clockers" (1995), "La 25ème heure" (2002), "She Hate Me" (2004) jusqu'aux derniers "Miracle à Santa-Anna" (2008) et "Chi-Raq" (2015). Il propose un thème régulier avec une guitare electrique qui se mêle à l'orchestre.
Le compositeur libanais Khaled Mouzanar retrouve sa fidèle réalisatrice Nadine Labaki après "Caramel" (2007) et "Et maintenant on va où ?" (2011) avec cette fois-ci une dose plus grande de réalisme urbain, où la musique se fait souvent absente, pour intervenir, sans pour autant retenir son lyrisme, qu'en intermèdes, avec des cordes, choeurs, piano, harmonium, celesta, vibraphone, synthé, percussions, bol tibétain...
La musique est l'un des personnages principaux du film polonais de Pavel Pawlikowski dans une combinaison de musique folklorique polonaise (par l'ensemble folklorique Mazowsze, le compositeur Tadeusz Sygietyński a fait de nouveaux arrangements, Mira Ziminska a réécrit les paroles), avec du jazz et des chansons de bars parisiens du siècle dernier (arrangés et interprétés au piano par Marcin Masecki). On y entend aussi "Rock Around The Clock" de Bill Haley & His Comets sur lequel danse dans un bar le personnage féminin.
Le compositeur italien Piero Crucitti retrouve sa compatriote Alice Rohrwacher après "Les merveilles" (2014).
Ce film iranien de Jafar Panahi est dénué de musique.
Le compositeur italien Michele Braga fait la rencontre de son compatriote Matteo Garrone, lequel avait fait appel au français Alexandre Desplat sur REALITY (2012) et TALE OF TALES (2015), avec une partition discrête, sous jacente.
Ce film kazakh de Sergey Dvortsevoy est dénué de musique.
Jean-Luc Godard propose un nouveau collage de musiques hétérogènes mettant en scène le chao du monde, mêlant la prose et la poésie, faisant intervenir des musiques en les coupant "cut", évitant tout lyrisme et embelissement de son montage d'emprunts, à partir d'extraits d'autres films, d'archives, de reportages télé, de fragments textuels ou musicaux.. Dans son commentaire en voix off, le cinéaste disserte sur la différence musicale entre la mélodie et le contrepoint, évoque les différents thèmes qui se superposent, et délivre cette phrase : "Les mélodies n'ont pas besoin d'être identiques ... mais par une suite d'accords, étrangères l'une à l'autre".
Le jeune compositeur français Valentin Hadjadj signe la musique du premier film belge de Lukas Dhont avec une partition qui gagne du lyrisme au gré de la construction féminine du personnage.
Le compositeur danois Martin Dirkov retrouve le réalisateur Ali Abbasi sur ce thriller suédois après "Shelley" (2016). Sa partition electrique et texturale se mêlent à un fort travail sonore.
Davíð Þór Jónsson retrouve son compatriote islandais Benedikt Erlingsson après "Of Horses and Men" (2013).
Avia (Pierre Aviat) signe la musique de cette romance franco-indienne, première fiction de Rohena Gera qui avait fait appel à Raghav Singh sur son documentaire "What's Love Got to Do with It?" (2013), avec un thème ample lié à l'histoire d'amour interdite, s'exprimant à la place des protagonistes, liant sonorités locales (Bombay) et piano.
Le compositeur français Ulysse Klotz avec la violoncelliste et pianiste brésilienne Adriana Holtz signent la musique du premier long-métrage de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt.
L'auteur-compositeur-interprète franco-libanais Camille Bazbaz retrouve Pierre Salvadori pour sa nouvelle comédie (la plus musicale) après "Comme elle respire" (1998), "Les marchands de sable" (2000), "Après vous..." (2003), et "Hors de prix" (2006), avec une partition pêchue de jazz-rock (guitares, batterie, cuivres) digne de John Barry, et des instants plus tendres pour la romance.
Gaspar Noé situe son film intégralement dans une auberge désaffectée transformée en discothèque par la venue de danseurs et d'un DJ, le temps d'une nuit d'ivresse et de transe, où les corps s'expriment, avec une playlist continue mêlant Cerrone, Patrick Hernandez, M/A/R/R/S, Thomas Bangalter, Daft Punk, Aphex Twin, Soft Cell, Moroder, et même un instrumental des Rolling Stones.
SANGRIA et WHAT TO DO - THOMAS BANGALTER
Si jamais une Palme était remise à un compositeur de la compétition, elle ferait partie de ces 7 propositions :
1/ Under the Silver Lake (Disasterpeace)
2/ Un couteau dans le cœur (Anthony Gonzalez)
3/ Une Affaire de famille (Haruomi Hosono)
4/ Les Eternels (Lim Giong)
5/ Blackkklansman (Terence Blanchard)
6/ En guerre (Bertrand Blessing)
7/ Heureux comme Lazzaro (Piero Crucitti)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Le Royaume, de Julien Colonna)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)