Ce thriller brésilien, constitué de l'attaque d'un village par de mystérieux mercenaires, propose une architecture musicale multiple. Il y a d'abord la musique originale des frères Mateus et Tomaz Alves Souza qui proposent une partition narrative qui ponctue les différents moments du récit, et souligne certains enjeux (comme les instants de suspens). Comme l'indique les réalisateurs, "chaque morceau de musique a sa propre logique, il peut servir à marquer le début d'un nouveau chapitre ou comme l'annonce que quelque chose de très étrange va arriver." La musique soutient ainsi pour une partie la tension du film.
Egalement, les compositeurs illustrent l'univers futuriste où des éléments étranges et fantastiques surviennent par des sonorités électroniques. L'avènement de certaines notes créent la surprise et provoquent une attente. C'est dans un de ces moments (avec la présence d'un drone à l'apparence d'une soucoupe volante) qu'on entend un titre de John Carpenter (« Night », Issu de son album "Lost Themes", 2015), rappelant une dimension Western proche de celle de "Assault".
Enfin, le film contient diverses chansons brésiliennes (Caetano Veloso, Nelson Ferreira...) pour situer le cadre de ce village de Bacurau dans le sertão brésilien, pour relier les habitants dans ce même espace musical, et instaurer une contraste avec la violence absurde qui survient sans prévenir. Les cinéastes présentent cette BO comme l'alliage entre Geraldo Vandré (chanteur, compositeur et guitariste brésilien) et Jerry Goldsmith. BACURAU s'avère un film étonnant, à l'étrangeté que la B.O hybride vient prolonger.
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