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8ème Festival international du film d'Aubagne
26-31 mars 2007


Première partie :
27 & 28 mars
Interview
Deuxième partie :
29 & 30 mars
Interview
Ciné-concert et Palmarès

Deuxième partie : 29 & 30 mars

Jeudi 29 mars

Courts-métrages

Cet après-midi étaient présentés deux des huit programmes de courts-métrages en compétition (deux heures chacun environ). Jusqu'à présent la sélection est plutôt inégale, voire franchement moyenne. Un film syrien de 30 minutes projeté mercredi a même fait l'unanimité du jury… pour sa nullité !! Le programme de ce jeudi à 14 h était exclusivement consacré aux films d'animation : la personnalité des jeunes réalisateurs y est déjà beaucoup plus visible (car jusque-là aucun film court – ou presque – n'a révélé de grande personnalité). Mais c'est surtout pour l'espace donné à la musique à l'image que le cinéma d'animation est un excellent terrain d'expérimentation pour les compositeurs : parmi les treize films projetés, certains se démarquent pour leur partition musicale, soit originale et inventive, soit délicate et à propos. « Novecento » de Sarah van der Boom et la musique de Pascal Zavaro, toute en volutes, « Banquise » de Claude Barras & Cédric Louis et l'émouvante partition de Julien Sulser, ainsi que « Matapos » de Stéphanie Machuret (film le plus impressionnant du lot visuellement),et la musique de Nawal Mlanao qui s'inspire de la musique africaine sans trop tomber dans les clichés.

Pour les courts-métrages en prise de vue réelles, le constat est plus lapidaire : très peu de musiques intéressantes. La plupart des musiciens se contentent de nappes agencées sans grande conviction sur un ordinateur, sans développement mélodique convainquant et encore moins sans recherche d'orchestration ou de couleur vraiment personnelle. Deux musiques de films projetés jeudi se démarquent néanmoins : « Pièces détachées » de Patrice Sanchez (pour une fiction de Sébastien Drouin), avec d'intéressantes recherches mélodiques et sonores, mais surtout « Contracuerpo » de Pascal Gaigne (pour le film espagnol de Eduardo Chapero-Jackson, dont la maîtrise de la mise en scène n'a rien à envier à Amenabar). Pascal Gaigne, compositeur français oeuvrant depuis quelques années déjà au sein du cinéma espagnol exclusivement, compose des nappes de cordes troublantes et sensuelles, magnifiquement écrites et orchestrées. Une révélation dont on ne manquera pas de vous parler très prochainement, Pascal ayant signé plusieurs longs-métrages espagnols importants en 2006 (certains étant encore malheureusement inédits en France).

Projection du long-métrage « Sempre Vivu » de Robin Renucci (2006)

Un film sur la Corse : risqué ? Peut-on en rire ? Le pari est-il réussi ? Hélas non : si évidemment on est loin de l'humour potache de « L'enquête corse » d'Alain Berbérian (encore que…), le ton de la satire sociale où l'on assiste à un règlement de comptes en famille ressemble bien davantage à un téléfilm pour sexagénaires de France 3 qu'à un réel film de cinéma. A la différence près que le film est tourné en grande partie en langue corse (et donc sous-titré) : beau parti pris mais difficile à vendre à la télé (la cible pourtant réelle du film). Le scénario démarre pourtant plutôt bien en créant des enjeux rigolos (le maire d'un village corse – celui de Renucci d'ailleurs, qui a tourné ici avec beaucoup d'acteurs amateurs – meurt le jour de la signature par le ministre d'un contrat visant à construire un théâtre dans ce bled paumé – sauf que le mort n'est pas vraiment mort). Hélas, s'ensuivent quiproquos et autres lourdeurs dans l'ensemble mal exploitées, pour la plupart pas drôles du tout (alors que le film se veut divertissant). Tous les clichés y passent : du conflit entre frères (l'un gendarme, l'autre nationaliste) aux secrets de familles, en passant par la revendication un peu surlignée et peu subtile de la création artistique en milieu rural… Même la musique de Pierre Gambini (arrangée par Bruno Coulais, s'il vous plaît !) n'est pas à la hauteur de nos espérances. Déception.

Vendredi 30 mars

Courts-métrages

Les deux dernières séries de courts-métrages étaient projetées cet après-midi, clôturant ainsi le marathon des huit séries en compétition. Productions tournées en pellicule (essentiellement 35mm mais aussi 16 mm à l'occasion), on retiendra surtout le film australien « Booth Story » de Edwin McGill & Kasimir Burgess, histoire burlesque d'un gardien de parking pris d'amour pour un canard sauvage qu'il recueille, et « Heureux qui comme Edouard », savoureuse comédie musicale française de Franck Lebon & Vincent Burgevin (produite par les films Avalon, dont l'un des producteurs, Philippe Braunstein, est présent avec les auteurs). Ce film drôle et grinçant (et pas du tout moral, chose rare parmi la sélection de courts en compétition cette année !) évoque le monde du libéralisme et de la course au profit avec le personnage d'un jeune cadre qui monte dans une multinationale. On pense parfois aux Monty Python et aux frères Coen (revendiqués !), le tout étant orchestré par des chansons et une partition musicale haute en couleurs signée par Franck Lebon, l'un des co-réalisateurs du film (voir notre interview). Un film au constat amer, mais plein de dérision et hilarant !


"Heureux qui comme Edouard" (vraie photo de plateau : ce n'est pas un montage !)

Projection du long-métrage « Cheech » de Patrice Sauvé (2006)

Film choral québécois ambitieux et léché, « Cheech » est une réussite visuelle et sonore stupéfiante, preuve que le cinéma canadien fait preuve d'une maîtrise technique qui approche nombre de productions américaines : photographie proche du polar, mouvement de caméra subtils et complexes, effets chocs… le film impressionne. Certains décors et cadrages évoquent aussi le genre du polar en bande dessinée (comics américains mais aussi francophones). Durant deux heures, on suit la journée de six personnages déboussolés au cœur d'une ville : le propriétaire d'une escorte de prostituées (Patrick Robitaille), l'une de ses filles (Fanny Malette), son bras droit, amoureux d'une autre fille de l'agence (au bord du suicide !), et deux jeunes garçons en manque d'affection qui font ce qu'ils peuvent pour sauver les apparences d'une vie stable. Le film, magnifiquement mis en scène, se révèle souvent intimiste et très émouvant, surtout vers la fin, plutôt sombre. Le scénario cependant demeure un peu confus et les personnages sont souvent effleurés : ils sont pourtant dans l'ensemble bien écrits, mais leur caractérisation n'apparaît pas clairement à l'écran. Il faut dire aussi que beaucoup d'entre eux hésitent, semblent perdus, déboussolés (la plupart dépriment !). La musique de Normand Corbeil, superbe partition pour cordes sombre et raffinée, évoque les troubles des personnages et leurs noirs desseins (on pense au récent « La Vie des Autres » ou aux musiques d'Armand Amar pour les derniers films de Costa-Gavras, avec ces volutes orchestrales rythmées et pleines de noirceur, mais vibrantes et belles). Bref, semi réussite, mais c'est pourtant un long-métrage qui se révéle efficace et percutant dans la mise en scène tout en demeurant profondément émouvant par moments, notamment grâce à l'utilisation de la musique pour lier plusieurs scènes entre elles (c'est là que le genre du film choral est amplement réussi). Bonne surprise donc pour un premier film.

Pour finir : Palmarès du Festival 2007

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