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Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu  

Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

Ces deux frères réalisateurs ont débuté grâce aux films 16mm de leur grand père qu'ils ont sonorisés, puis ont tourné leurs propres films en Super 8, avant de réaliser des court-métrages dont LA BRECHE DE ROLAND avec Mathieu Amalric qu'ils retrouvent pour leur premier long UN HOMME UN VRAI.

Filmo

Liste non exhaustive, apparaissent les films présents dans notre base :

 Tralala (2021)
- Film - BO : Renaud Létang, Philippe Katerine, Jeanne Cherhal, Etienne Daho, Dominique A, Sein, Bertrand Belin


 21 nuits avec Pattie (2015)
- - BO : Nicolas Repac


 L'Amour est un crime parfait (2014)
- - BO : Caravaggio


 Les Derniers jours du monde (2009)
- - BO : Léo Ferré, Benjamin Britten


 Le Voyage aux Pyrénées (2008)
- - BO : Daven Keller


Incontournables du réalisateur

Interview Arnaud et Jean-Claude Larrieu
A propos du film LES DERNIERS JOURS DU MONDE

 

"La musique de Léo Ferré donne de l'ampleur à quelque chose de très intimiste"


Cinezik : D'où vous vient cette tendance à employer de la musique pré-éxistante sur vos images ?

Jean-Claude Larrieu : Cela a commencé lorsqu'on faisait du Super 8 muet, on faisait des voix off, avec énormément de musiques existantes. Sur des films d'horreur on utilisait la musique d'ALIEN, d'Egberto Gismonti ou de Jan Garbarek.

Vos goût musicaux sont très éclectiques ?

JCL : On a hérité des musiques qu'écoutaient nos parents dans les années 70. On était originaire de Lourdes, et on écoutait les Doors, Pink Floyd, Deep Purple, puis du jazz à l'adolescence, et ensuite dans les années 80 Devo, Gary Numan, The Cure. Le premier disque qu'on a acheté était Magma, et "Le Minimum" de Jacques Higelin.

Arnaud Larrieu : C'étaient de très longs morceaux qui racontaient des histoires...

JCL : Oui, c'était très narratif. Il y avait Ange, King Crimson, puis du jazz rock de Chick Corea, Bili Kobam. Et au bout d'un moment on a trouvé le jazz un peu fermé, un peu intellectuel, et Katerine nous a permis de découvrir la chanson française, avec Dominique A...

Comment s'est déroulée votre collaboration avec Philippe Katerine sur UN HOMME, UN VRAI ?

JCL : On a fait appel à Katerine car il y avait beaucoup de chansons dans le film. On ne se connaissait pas mais on aimait bien son image que véhiculaient ses disques, et on a travaillé en amont avec lui. Il a composé toutes les chansons avant le tournage. Mathieu Amalric et Hélène Fillières ont chanté pour de vrai à chaque prise avec Katerine qui les accompagnait à la guitare.
Le fait d'avoir commencé notre parcours avec UN HOMME, UN VRAI nous a désinhibé sur les paroles des chansons qui font peur habituellement, mais c'est une manière de faire de la comédie musicale. Les acteurs ne chantent pas forcément, mais c'est le chanteur qui met des mots sur une séquence. On voyage dans le temps et l'espace le temps d'une chanson.

Quels sont vos goûts en matière de musique de film originale ?

JCL : On n'a jamais été fétichiste de cela. Godard est le grand maître de la musique préexistante, et on voulait aller dans cette voie, avec de la musique classique aussi, les français Ravel et Debussy.

Venons-en à votre nouveau film LES DERNIERS JOURS DU MONDE où plusieurs musiciens sont convoqués, et également des images préexistantes...

JCL : Les vidéos que l'ont voit dans le château sont des films de Maria Beaty qui fait des films vidéos lesbiens, SM, fétichistes, New-Yorkais, et John Zorn compose souvent des musiques pour elle. Mais on n'a pas utilisé la musique de John Zorn dont les droits sont exorbitants.

Sur cette séquence du château, c'est la musique "Aux cyclades électronique" de Burgalat que nous entendons...

JCL : Oui, il est venu faire du live avec un petit orchestre au château. On a créée cet univers érotique et déliquescent, et à chaque prise Burgalat était en live.

La musique a un vrai rôle dans vos films...

JCL : La musique arrive comme un acteur, elle n'est pas forcément composée pour le film, mais c'est un élément qu'on filme parmi d'autres. La musique a sa propre vie. Ce qui nous plaît c'est d'être dans l'émotion de la musique avec une certaine stylisation. Même lorsqu'un personnage met la musique, celle-ci est pleinement diffusée, pour être dedans, pas résonante pour faire réaliste. On croit que cela est facile, mais c'est difficile à mixer. Il faut respecter l'ampleur de la musique, respecter ses fluctuations naturelles, tout en considérant les paroles des personnages. Pour "Ton Style" de Léo Ferré, il y a un lyrisme qui monte énormément, et si on démarrait trop haut dés le début on aurait été amené à baisser à la fin, et on perdait toute l'émotion finale. On aime bien aussi comment les musiques arrivent. On voit un mec délabré et fatigué, et soudain la musique symphonique de Léo Ferré donne de l'ampleur à quelque chose de très intimiste.

Comment s'est fait le choix de Léo Ferré qui représente la majeure partie musicale du film ?

JCL : On a fait une liste des morceaux qu'on voulaient et on les a proposé à la monteuse. La chanson "Ton style" de Ferré a été proposée par la monteuse pour la fin du film, tout en sachant que le chanteur avait enregistré des morceaux d'orchestre restés inédits. On aime ce genre de rencontres, ça fonctionne ou pas...
On se demandait pour le choix de la musique qui serait ce compositeur qui survit à la fin du monde. Je pense qu'il y a quelque chose de profond que ce soit quelqu'un de l'autre côté qui ait fait la musique.

Interview réalisée à Paris le 19 août 2009 par Benoit Basirico

© Photo en médaillon : Cinezik, Benoit Basirico

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