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Comme dans la musique classique, la Musique de Film peut-être soit dirigée par le compositeur lui même soit par un chef d'orchestre qui peut aussi s'occuper des arrangements et de l'orchestration.



  Table Ronde : Spécial 'Interpréter la musique de film' • sur Aligre FM

De nos jours, afin de pouvoir commercialiser certaines musiques qui ne bénéficient pas d'un enregistrement de haute qualité, il n'est pas rare de trouver plusieurs interprètes ou directeur d'orchestre qui s'occupent de rejouer la partition originale.

Parmi les chefs d'orchestre à s'être investit avec talent dans le répertoire béophile, on peut citer Charles Gerhardt, qui à partir de 1972, revisite la période du Golden Age Hollywoodien dans sa série d'enregistrements The Classic Film Scores  ; l e chef américain André Previn ,

Carl Davis qui retravaille les partitions muets d' Intolerance ou Napoléon ou plus récemment, Nic Raine qui reprend de nombreuses musiques de films avec l'orchestre philharmonique de Prague.

Plusieurs compositeurs ont également été amenés à réinterpréter leurs propres ouvres. C'est le cas par exemple d'Ennio Morriconne, Elmer Bernstein ( Musique pour les films de John Wayne ), Maurice Jarre ( Musique pour les films de David Lean ) ou encore de Michel Legrand, qui réenregistra en 2004 une compilation de ses musiques de films avec le Flemish Radio Orchestra.

Certains compositeurs enregistrent également la musique de leurs collègues. C'est le cas de David Raksin, Jerry Goldsmith - qui revisite le répertoire d'Alex North - ou même Georges Delerue qui a dirigé la musique des film de Maurice Jaubert avec l'Orchestre symphonique de Madrid. Plus récemment le compositeur John Williams a interprété des ouvres de Bernard Herrmann avec l'orchestre Philharmonique de New-York.

Parmi les principaux labels qui se consacrent particulièrement aux réinterprétations de la musique de film on peut noter : Chandos, Marco Polo, CinéMusique, Varese Sarabande Classic, Silva Screen, Naxos.

Certains interprètes, notamment dans le milieu du Jazz, propice à l'invention et à l'improvisation se permettent délibérément de prendre certaines libertés avec la partition originale allant jusqu'à transformer voire à se réapproprier la musique du film.

C'est le cas de Nelson Riddle réadaptant des thèmes de la télévision américaine sur son disqueMore Hit Tv Themes , Henri Mancini et son orchestre qui reprend avec délice Walk on the Wild Side d'Elmer Bernstein sur Our Man in Hollywood ou Quincy Jones réarrangeant la musique de The Adventurers de Antonio Carlos Jobim pour une formation de Jazz.

Certains compositeurs comme Michel Legrand sont également très prisés par les Jazzmen.

Lalo Schifrin, réarrange ses propres musiques pour sa formation big band dans Jazz Goes to Hollywood et reprend Les Dents de la Mer de John Williams ; John Zorn avec le superbeTribute to Ennio Morricone donne une vision très personnelle de l'ouvre du compositeur italien.

On peut aussi mentionner le cas exemplaire du Kronos Quartet, formation New-Yorkaise, qui s'aventure dans tous les domaines et qui à récemment enregistré avec la chanteuse indienne Asha Bhosle un disque de reprise des films de Bollywood, The Golden Voice of Bollywood .

Aujourd'hui, à Hollywood, la tendance des remakes tend à se généraliser. La musique de film nage dans des abysses. On compose des musiques avant tout dans un but commercial. La portée dramatique passe en second plan et la musique doit avant tout plaire à un plus grand nombre. Il est donc coutumier de réarranger ou de réadapter des thèmes de films célèbres plutôt que de créer une nouvelle partition originale.

Dans le cas d'un remake, le réalisateur peut aussi demander au compositeur de réinterpréter la musique du film original, comme ce fut le cas pour le remake du film Les Nerfs à Vifs où Elmer Bernstein, reprend le score de Bernard Herrmann.

Parfois, les compositeurs sont amenés à réarranger des motifs composés pour d'autres films. L'un des thèmes les plus prisé est certainement Psychose de Bernard Herrmann, utilisé à maintes reprises. Par exemple par Pino Donaggio dans Carrie ou encore dans le dessin animéLe Monde de Nemo pour caractériser un personnage psychologiquement désagréable.

Les compositeurs peuvent aussi être amenés à exécuter une version « symphonique » de leur musique de film. C'est le cas de Prokofiev avec la version de concert d' Alexandre Nevski ou Villa Lobos qui réadapte la musique de Vertes Demeures dans sa vaste symphonie Forêt de l'Amazone .

On trouve aussi des albums de remixes de bandes originales de films comme la compilationCinemix qui revisite le répertoire des compositeurs français ; de Georges Duhamel à François de Roubaix  ou encore Music Inspired by Scarface, qui, en plus des samples empruntés à Giorgio Moroder, contient des interludes du film.

Julien Mazaudier

 

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